Peut-on conjuguer superyachts et sobriété énergétique ? C’est l’équation que doivent résoudre les constructeurs comme Oceanco. Selon une étude, la flotte des 300 plus gros superyachts en activité émettrait près de 285 000 tonnes de dioxyde de carbone…
A la sortie du chantier naval en 2016, le Black Pearl était un des projets les plus emblématiques du yachting. Avec ses 106 m de long et une surface de voilure de 2900 m2, il était tout bonnement le plus grand voilier au monde – si l’on exclue le A, motoryacht assisté par voile -, qui serait capable de traverser l’Atlantique avec 20 litres de carburant seulement.… « La construction de yachts durables deviendra la norme dans les années à venir. Il est d’une importance vitale de construire un produit optimisé pour une faible consommation d’énergie, de faibles émissions et un impact environnemental global. C’est l’avenir du yachting » estime le marketing manager d’Oceanco Paris Baloumis. Le constructeur, qui a implanté ses bureaux de vente en Principauté, a annoncé ne plus vouloir fabriquer de bateaux tout diesel en 2025. C’est-à-dire demain… C’est pourquoi le chantier naval propose déjà des bateaux à propulsion hybride comme le Bravo Eugenia, un superyacht de 109 m. « Le gréement du Black Pearl est préparé pour l’installation de voiles solaires, qui fourniront une grande puissance électrique générée à partir du rayonnement solaire en plus de la force motrice du vent…
Aujourd’hui, en partenariat avec un certain nombre de nos fabricants, Oceanco recherche des carburants alternatifs tels que l’ammoniac, l’hydrogène comprimé, l’hydrogène liquéfié et le méthanol », ajoute Paris Baloumis, rappelant l’importance de minimiser les déchets. « En traitant les différents systèmes du yacht comme ceux d’un seul organisme vivant, nous pouvons transférer la chaleur excédentaire d’un système à un autre. Par exemple, la chaleur des gaz d’échappement peut être utilisée pour préchauffer les systèmes de climatisation ou réchauffer l’eau d’un jacuzzi. »
Le chantier naval utilise également un principe simple d’architecture naval : le ratio déplacement-longueur. « Les performances de résistance d’un yacht sont fortement influencées par sa longueur à la flottaison et son poids. Si vous avez deux navires de même poids, le plus long aura besoin de moins de puissance. » L’idée est d’étirer en longueur, sans l’alourdir ni augmenter le volume global (pour améliorer de 30% les performances par rapport à un yacht classique de même tonnage brut. « 10% de l’impact environnemental global d’un superyacht provient de la manière dont ce yacht a été construit et à 90 % de la façon dont il est utilisé après la livraison. L’une des parties les plus énergivores d’une construction de superyacht est la fabrication de matériaux de coque en acier. Pour une coque moyenne de 85 m, 800 tonnes d’acier peuvent être utilisées, alors que pour une coque de 130 m, cela passe à 1 500 tonnes », note le manager qui évoque l’intégration d’acier « vert » neutre en carbone, « en exploitant l’énergie des technologies de l’hydrogène pour fabriquer les matières premières. »
UNE SEMAINE DE LOCATION JUSQU’À UN MILLION D’EUROS !
2022 restera dans les annales pour David Legrand. Le broker de Fraser a conclu 13 ventes en une année entre 4 et 50 millions d’euros ! 2023 ne sera a priori pas le même cru, une sérieuse accalmie se faisant sentir depuis avril. « Avec la crise du Covid, les gens s’étaient rendus compte qu’ils pouvaient mourir… » Aujourd’hui, l’état d’esprit a changé. Exit le Covid. « Ils ont retrouvé leurs chaussons, leurs habitudes d’avant. Ils attendent une opportunité avant d’acheter », commente David Legrand, en rapport avec des clients issus du monde entier (à 40% des Etats-Unis).
Fraser, qui est l’un des leaders du brokerage, spécialisé dans les yachts entre 30 et 90 m, propose également une flotte de 120 bateaux en management (dont 6 sont en permanence dans le Port Hercule). Pour une semaine, comptez 80 000 euros pour un bateau de 30 m et entre 200 et 400 000 euros pour un yacht de 50 à 55m. La location peut atteindre le million d’euros pour un superyacht de 80m… « Il est intéressant pour les propriétaires de louer leur bateau compte tenu du coût de l’entretien annuel (entre 7 et 10 millions d’euros)… » Tout y est inclus sauf le fuel et la nourriture. A noter qu’un plein pour un bateau de 80 m, soit 80 000 litres de fuel, peut dépasser les 100 000 euros… « Aujourd’hui, les consommations sont plus basses, avec de plus en plus de bateaux électriques ou hybrides », indique le broker.
Milena RADOMAN