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Nécessité d’une solidarité financière européenne

Des carnets de commande demeurant bien étoffés dans les entreprises, des coûts du pétrole et des matières premières sur le recul, une inflation désormais contenue autour de 2%, des bourses plutôt sereines : la rentrée économique s’annonce raisonnablement bien en Occident malgré la persistance des conflits au Proche Orient et entre la Russie et l’Ukraine.

  Néanmoins, les analystes et autres prévisionnistes abondent pour affirmer que le niveau d’endettement étatique des pays du flanc sud de l’Union européenne (notamment Italie, France, Espagne, Grèce (avec des niveaux d’engagement au-delà des 100% du PIB) a désormais atteint un tel point que si d’urgentes mesures drastiques d’assainissement ne sont pas prises au sein de ces derniers, la catastrophe financière d’abord (incluant une désintégration de la monnaie unique), économique ensuite, est inévitable car les prêteurs, ayant perdu toute confiance dans leurs emprunteurs, n’accorderont plus de crédits et donc l’activité s’effondrera.

  Bref, selon ces spécialistes, les états concernés n’ont d’autre choix que de se mettre à une diète sévère, avec ce que cela signifie de privations et de renoncements pour leurs habitants, s’ils ne veulent pas sombrer dans le coma…

Tel n’est absolument pas l’avis de Paolo Di Gaeta, spécialiste des questions de finances internationales.

Ne pas recommencer les mêmes erreurs

  « La seule logique comptable ne peut suffire pour diriger des démocraties avancées » affirme-t-il. « Ce n’est qu’au service du bien-être des populations que leurs gouvernements peuvent gérer pour être considérés comme légitimes et durer. D’ailleurs, les peuples n’accepteraient pas une seconde fois les lourdes mesures d’austérité prises entre 2009 et 2011 pour remédier à la crise financière de l’époque et consécutive à l’éclatement du phénomène des « subprimes » en Amérique du Nord. Des décisions comme des hausses d’impôts, des réductions des pensions de retraite et d’allocations sociales, des diminutions des moyens alloués aux services publics (transports, santé, enseignement, justice, etc.). Des décisions qui, si elles ont, certes, rétabli un tant soit peu les trésoreries des États, ont pour autant plongé ces derniers, par manque d’investissements consentis, dans la stagnation, voire la récession, avec ce que cela génère comme chômage de masse, exil à l’étranger des jeunes diplômés, appauvrissement et montée des violences urbaines.  Il a fallu au moins sept ans pour que les économies des pays membres de l’UE les plus touchés sortent de ce bourbier et repartent de l’avant. Il ne faut donc surtout pas, alors que la conjoncture économique internationale est plutôt bien orientée, recommencer la même erreur qui consiste à prendre un remède qui soigne en surface mais met en péril l’organisme interne. D’ailleurs, encore une fois, la montée en flèche, à travers tout l’occident, des scores, dans les urnes des partis populistes de droite ou de gauche, lesquels prospèrent sur la peur qu’éprouvent les électeurs face à la perspective d’un retour à la rigueur, démontre qu’une volonté d’austérité par les gouvernements pourrait conduire à un chaos social et politique ».

Cela étant posé, comment alors réduire les endettements publics tout en préservant l’activité et la qualité de vie ?

« La voie de sortie est européenne » assure Paolo Di Gaeta. « L’Union n’est que très peu endettée. Il convient donc que ses membres en difficulté puissent souscrire par son biais, des emprunts obligataires de très longue durée dont les recettes contribuent, à la fois à rembourser progressivement les anciennes dettes  tout en assurant les flux financiers assurant des investissements, strictement fléchés à l’avance afin que la confiance des marchés soit garantie, nécessaires dans des activités économiques porteuses et profitables».

Mais cette solidarité européenne existe-t-elle potentiellement parmi les membres du Nord de l’Union lesquels n’éprouvent pas de problèmes d’endettement public ?

« Pour ne prendre que le cas de l’Allemagne, elle a évidemment besoin de pouvoir continuer à vendre ses voitures et ses machines-outils à la France ou l’Italie. On ne peut pas réaliser d’affaires avec des partenaires ruinés » répond Paolo Di Gaeta. « Dans un marché ouvert, les débiteurs et les créanciers ont un intérêt commun à ce que rien n’explose… »                                                                                                 

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