La Principauté est aujourd’hui le premier pays en Europe à disposer d’un Cloud souverain d’Etat.
Son but : devenir une source de compétitivité et d’attractivité pour la Principauté de demain.
C’est aux côtés du Prince Albert II que la « machine » a été lancée le 30 septembre dernier. La Principauté est aujourd’hui le premier pays en Europe à disposer d’un Cloud souverain d’Etat. « Beaucoup en parlent mais peu l’ont fait. Des initiatives européennes sont lancées mais elles restent aujourd’hui au stade de l’idée ou sont embryonnaires », indique le directeur général de Monaco Cloud, Pierre Puchois, qui voit dans le Cloud « une forme de révolution » et « un véritable accélérateur de développement des écosystèmes numériques ».
Pourquoi une telle assertion ? « Là ou historiquement, une entreprise, pour ses besoins informatiques, se devait d’avoir des locaux tech-niques climatisés, des serveurs, des réseaux, des fibres optiques et des experts formés souvent coûteux, elle peut aujourd’hui consommer des ressources informatiques mutualisées en un simple clic. C’est une modification profonde des usages et cela permet d’ouvrir des perspectives de développement inespérées. Tout devient plus simple pour le client, la complexité demeure mais elle est désormais dépor-tée chez l’opérateur de Cloud ! » explique le dirigeant aux 25 années d’expérience dans la Tech.
Avec un actionnariat 100% monégasque – soit l’Etat comme action-naire majoritaire et des partenaires industriels tels que Monaco Digital et Monaco Telecom -, le Cloud souverain monégasque permettra de stocker en Principauté les données étatiques comme celles des ac-teurs privés, sous loi monégasque. Une innovation qui pourra attirer les investisseurs attirés par le potentiel de cette technologie : vitesse d’exécution améliorée, meilleure stabilité, sécurité et transparence des données, sécurisées par l’Agence monégasque de sécurité monégasque.
Pierre Puchois a tracé la trajectoire de Monaco Cloud. « Nous avons l’ambition de faire progresser le chiffre d’affaires rapidement, pas-sant de 2M€ l’année prochaine à 25M€ en 2026. C’est une trajectoire ambitieuse mais nous sommes prêts à relever le défi. L’objectif est simple, inverser le ratio public privé dans les 5 prochaines années. Nous passerons de 60/40 à 20/80, le privé devenant prépondérant. »
Et d’ici 2050 ? « En Tech, on raisonne sur des cycles courts, il est assez difficile de se projeter à un horizon aussi lointain. La loi de Moore, même si certains annoncent sa remise en question, nous indique que les capacités des processeurs double tous les 18 mois, imaginez la puissance disponible dans 30 ans … Il est clair qu’il existera des usages dont on n’a pas encore conscience… » estime le DG de Monaco Cloud. Avec ses partenaires technologiques comme Dell, VmWare et Amazon Web Services (AWS), leaders mondiaux dans le domaine, le Cloud souverain monégasque a en tout cas vocation à servir de socle au développement et à la création des nouveaux services numériques de la Principauté. Notamment autour de la Smart City, de la e-santé, de l’e-éducation ou encore de la e-administration. « Notre Cloud Souverain sera une source de compétitivité et d’attractivité pour notre Principau-té et donc créateurs de valeur pour notre économie. Monaco Cloud constitue un actif stratégique pour la Principauté dans le monde post Covid », juge ainsi Frédéric Genta, Délégué interministériel en charge de la transition numérique.
Zéro Carbone à l’horizon 2025
Pour Pierre Puchois, l’enjeu de demain reste de se positionner sur un cloud le plus vert possible. « Nos objectifs sont ambitieux puisque qu’ils visent la neutralité Carbone dès l’ouverture et le zéro Carbone à l’horizon 2025 ». Pour cela, le dirigeant mise sur « une mutualisation des ressources qui concentre les équipements dans un même endroit, ce qui facilite l’efficacité énergétique, des composants de dernière génération plus économes en énergie et une politique de recyclage adaptée aux contraintes environnementales. Mais aussi sur des Data Centers alimentés à 100% en électricité verte et dotés des dernières technologies optimisant le refroidissement des serveurs ». Avec le Cloud, la consommation énergétique des clients, utilisant jusqu’à présent des serveurs localisés dans les entreprises, serait réduite. « Amazon avance le chiffre de 51% d’économies d’énergie », souffle Frédéric Genta.
Un back-up… dans l’e-ambassade de Monaco au Luxembourg
Souveraineté oblige, les données du cloud souverain monégasque restent stockées sur le sol monégasque. Mais pour des raisons de (cyber) sécurité et afin de prendre en compte les risques de tremble-ments de terre ou Souveraineté oblige, les données du cloud souverain monégasque restent stockées sur le sol monégasque. Mais pour des raisons de (cyber) sécurité et afin de prendre en compte les risques de tremble-ments de terre ou d’incendies, pouvant entraîner la perte partielle ou totale de nos données et l’interruption du service public, il fallait un back-up dans un data-center situé à plus de 120 km. C’est pourquoi un accord a été signé avec l’Etat du Luxembourg sur la mise en place d’un hébergement sécurisé de données donnant toutes les garanties d’immunité. Les locaux de cette e-ambassade, jumeau numérique extraterritorial, ainsi que les données hébergées ont « un caractère inviolable ».
Miléna RADOMAN