« Une théorie ne crée pas une architecture mais toute architecture se situe dans une structure, tant mentale que concrète qu’il importe grandement de rendre explicite par un système théorique, un système inséré dans un système de valeurs, idéologique, politique, économique et sociales »
La critique touchant le fonctionnel est bien due à un manque de correspondance entre la façon de vivre actuelle et le« cadre architectural» existant. En effet, les exigences particulières au regard de l’environnement peuvent faire accepter des conditions de vie fort peu pratiques , en conséquence l’architecte devrait faire la part des choses en ce qui concerne les désirs du client au sujet de la fonction ou de l’environnement.
Quant à la critique économique nous sommes plus disposés à payer davantage pour des exigences subjectives. quant à l’environnement, ce qui rendent les conditions économiques plus subjectives; ces critiques sur les architectes bien qu’imprécises et totalement subjectives ne peuvent être considérées « sans importance» bien que dans de nombreux cas elles font preuves d’une « étroitesse de vue» inconscient et insensible aux possibilités nouvelles qu’un architecte offrir; ainsi l’architecte ne devrait pas se borner à satisfaire les besoins dont le client est conscient.
Avec le temps beaucoup d’architectes ont compris qu’il ne suffisait pas d’adopter la solution la plus économique et que l’intérêt s’est tourné vers le rôle de l’architecture créative; l’environnement influençant l’être humain. Ainsi les idéaux du passé ont mis en évidence que« les problèmes nouveaux demandant des solutions nouvelles et les styles ont fait l’objet d’attaques de plus en plus fortes, ceuxétant devenus un« masque» couvrant la structure véritable de l’édifice. Des nouveaux mouvements ont vu le jour dans l’art abstrait et dans les nouveaux matériaux : fer, béton, verre.
Mais l’enrichissement a pris trop souvent la forme de fantaisie jusqu’à la dégénérescence toujours plus artificielle des formes et d’effets étranges; et ce jusqu’à la recherche des fondamentaux qui exigent LA REVISION de la dimension esthétique de l’architecture.
L’architecture doit montrer une différentiation formelle des bâtiments non seulement par une différenciation formelle du bâtiment correspondant aux différences des tâches de la construction à une différenciation« symbolique» afin de représenter une structure culturelle.
Le débat correspondant à des phases« que esthétiques» a amené une cassure par le BAUHAUS et une expérience libre de matériaux et des formes réinventées: le but étant d’inaugurer une approche «libre» vers les tâches ou contacts nouveaux vers la réalité.
Oui, mais les architectes peuvent discuter sur des plans plus élevés que par rapport aux critiques soit des clients, soit des autorités. En effet, le public comprend difficilement que des problèmes tels que les relations entre techniques et la forme ou entre la forme et la fonction sont réellement importants alors que l’objectif est de rendre l’environnement humain meilleur.
Mais l’absence de terminologie précise sur le styles architecturaux favorise les formules vides de sens et la situation est devenue insupportable :
- chaos de la Métropole moderne
- destruction du paysage par des bâtiments sans caractère
- cassures entre opinions divergentes
Il est permis d’insister sur le fait qu’aucune alternative n’a encore été« offerte» à l’Art et à L’Architecture Moderne. L’omission d’éléments fondamentaux symboliques ou touchant l’environnement mettent en évidence que cette situation incombe principalement à l’architecte lui-même qui s’est isolé et l’architecture moderne réside dans le fait qu’elle offre un ordre visuel nouveau et un« vocabulaire» neuf mais SANS AUCUNE HIERARCHIE de<< signes» signifiant la façon de vivre de la société. Ce dont l’architecte a besoin c’est« une définition des tâches de la construction et des moyens d’arriver à une solution. » Rappelons-le, les situations qui se présentent à l’architecte sont d’ordre économique, politique et sociales ou de traditions culturelles, de conditions physiques par le climat et la topographie et ce, à chacun à sa manière. « L’architecture est un produit humain qui devrait ordonner et améliorer nos relations avec l’environnement». Son but se trouve dans trois réponses principales :
- les aspects fonctionnels et pratiques
- la création d’un milieu
- l’aspect symbolique
L’architecte ayant par ailleurs une fonction psychologique l’on sait qu’il est possible de connaître des expériences fort différentes même si l’entourage reste le même.
Il faut donc analyser plus profondément la manière de percevoir le Monde qui nous entoure, il faut que le public« apprenne à voir» afin d’augmenter le respect pour l’architecte et combler le fossé qui sépare le spécialiste de son client.
De la théorie de l’architecture, on doit pouvoir répondre à la question : « La forme d’un bâtiment vient d’une période particulière?» puis « Que signifie la forme architecturale? » pour aboutir à traduire l’architecture en termes descriptifs et la relation entre la tâche de la construction et la solution architecturale en réponse. Mais les solutions architecturales ne naissent pas de la seule analyse intellectuelle à savoir comme points de départ:
- relation entre bâtiments et leurs usagers
- organisation des moyens considérés indépendamment de leurs effets
- question de savoir si les moyens particuliers correspondent aux conditions préalables et influences.
Le terme «sémantique» désigne la relation entre un signe et ce qu’il représente, en architecture il représente la tâche de la construction, la forme, la technique qui sont liées entre elles. Et la« forme suit la fonction .
Suzanne Belaieff