Il est souvent expliqué que les voyages forgent une destinée et une personne. Pour Geneviève Berti, cela ne fait aucun doute. Très jeune, elle n’avait qu’une seule idée en tête : « Découvrir le monde. Et si je pouvais, de surcroît, être utile à une organisation et gagner ma vie ainsi, c’était encore mieux. » Cette envie a très longtemps guidé ses choix, mais loin de son pays, cette Monégasque s’est très vite rendu compte que ce qu’elle faisait de mieux, c’était de parler de la Principauté. « J’étais une bonne représentante de Monaco. J’aimais en parler. J’aimais répondre aux questions et parler de ses spécificités », explique-t-elle. Après avoir sillonné les quatre coins du monde, Geneviève Berti fait ses armes au sein de Nice Télévision. Et c’est au détour d’une interview de Jean-Louis Campora, à l’époque Président de l’AS Monaco Football, que sa carrière prendra un tournant. « À la fin de l’interview, Jean-Louis Campora m’a dit : “Berti ? Ce nom me dit quelque chose. Vous êtes Monégasque ?” Ce à quoi j’ai répondu “oui”. Il m’a alors demandé ce que je savais faire et m’a expliqué que l’AS Monaco Football, tout juste qualifiée en UEFA Champions League, avait besoin d’un responsable pour créer son nouveau service de communication. L’échange a duré à peine trois minutes. Pas plus. Quelques jours plus tard, j’ai laissé une lettre à son cabinet. Il m’a rappelé quasiment dans la foulée. Nous nous sommes très rapidement mis d’accord et une semaine après, je travaillais à l’AS Monaco. » Pendant plus de quinze ans, Geneviève Berti s’est engagée pleinement, et avec passion dans ce milieu. Son professionnalisme a tapé dans l’œil de plusieurs présidents de grands clubs professionnels, tels que Florentino Pérez, Karl-Heinz Rummenigge ou encore Jean-Michel Aulas qui lui propose, en 2001, de rejoindre le G14, une ancienne organisation de lobbying des clubs de football professionnels.
Une experte de la communication au service du secteur public
Ces quinze années dans le milieu du football professionnel n’ont entaché en rien son amour pour Monaco. Bien au contraire. Travailler au sein de la Direction du Tourisme et des Congrès devenait ainsi presque une évidence. De 2005 à 2007, Geneviève a été responsable de la communication et des relations presse de l’entité avant de rejoindre le Département des Relations Extérieures, puis de prendre la direction du centre de presse du Gouvernement Princier, devenu quelques années plus tard, la Direction de la Communication. « Cette opportunité est arrivée un peu par hasard », explique-t-elle. « Une place s’était libérée. La communication, c’est mon métier. C’est ce que j’aime faire. Alors, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? » Un choix payant puisque quatorze ans plus tard, Geneviève Berti, qui est devenue Directrice de la Communication du Gouvernement Princier, est un élément prépondérant du paysage médiatique monégasque. Pendant sept ans numéro 2, puis en tant que Directrice, Geneviève Berti s’épanouit totalement dans ses missions. « C’est tellement transversal ! Il ne peut pas y avoir de phénomène de lassitude. En tout cas pour ma part, c’est impossible. Il n’y a pas de journée type. Il y a des changements de direction, des changements de stratégie, de nouvelles politiques… Chaque sujet est constitutif de la société. Dans une journée, nous pouvons gérer tellement de sujets variés. De la qualité de l’air à Monaco, au registre du commerce en ligne, en passant par la rentrée scolaire… Sans dire que nous vivons une année dans une journée, nous avons néanmoins un panorama très vaste. » Geneviève Berti est donc constamment sur le pont. « Tous les directeurs de la communication d’un gouvernement savent que l’actualité est dense et ne s’arrête jamais. Il faut être capable de travailler n’importe où, à n’importe quel moment. Je ne fais pas exception à cette règle, même si cela n’a rien d’extraordinaire. C’est le quotidien de tous ceux qui font ce métier. »
Malgré cet emploi du temps surchargé, Geneviève trouve toujours du temps pour faire du sport quotidiennement, « entre 1h et 2h chaque matin », et n’en oublie pas ses premiers amours : les voyages. Ces derniers, aussi courts soient-ils, lui permettent de mettre entre parenthèses toute la frénésie qui l’entoure quotidiennement. « Voyager, même pour deux, trois jours est primordial pour moi. J’adore l’histoire. J’aime aller à Athènes par exemple. À Rome également. Ce sont des villes où l’histoire est à découvrir à chaque coin de rue. Ce sont des endroits passionnants. J’aime aussi la mer, donc si vous me demandiez quel est mon week-end préféré en ce moment, je répondrais très probablement : quelques jours à bord d’un bateau dans les Cyclades».
Toujours en quête de projets novateurs
Il est clair que Geneviève Berti est une femme qui vit à 100 km/h. Pour autant, la Monégasque a encore de l’énergie pour suivre de nouveaux projets. La création de TV Monaco, une nouvelle chaîne de télévision notamment : « En tant que directrice de chaîne, avoir TV Monaco dans notre paysage audiovisuel est un plus indéniable. C’est formidable que Monaco ait décidé de se doter d’un outil de rayonnement et d’information aussi complet. Démarrer une chaîne, c’est du travail. Je ne vais pas dire le contraire, même si j’ai eu la chance de prendre le relais de mes prédécesseurs. A TV Monaco, Les installations sont incroyables. Les moyens mis en œuvre le sont aussi. Techniquement, c’est fantastique et les équipes sont ultra motivées. L’objectif maintenant est de trouver la combinaison parfaite entre une chaîne qui existe déjà, comme l’est Monaco Info, et une chaîne que Monaco vient de lancer. Le défi est important des deux côtés. Cette complémentarité qui existe doit se traduire encore plus dans le futur. »
Cette perpétuelle motivation, Geneviève Berti la puise au plus profond d’elle. « C’est un tonus personnel qui est le résultat de relations que j’ai créées au gré de mes rencontres professionnelles », confie-t-elle. « J’ai fait des pas de géant dans mon développement personnel et professionnel grâce à tous ceux dont j’ai croisé la route. Je pourrais en citer tellement. La liste est longue. Donc forcément, dans un environnement dynamique, si vous avez un caractère réceptif, vous pouvez apprendre des autres et gagner en performance et en motivation. »
Kévin Racle