Théâtre des élections nationales et communales, 2023 s’annonce comme une année politique palpitante. A condition d’avoir des candidats…
Cet été, on commençait à humer l’odeur de la campagne électorale… Dans les colonnes de Monaco-Matin, Stéphane Valeri se disait prêt à présenter une liste d’union nationale début octobre pour briguer un cinquième mandat (dans l’hypothèse où il ne repartirait pas dans le privé); ses (ex) opposants Jean-louis Grinda et Béatrice Fresko-Rolfo lui avaient alors emboîté le pas pour annoncer vouloir le suivre, poursuivant ainsi la stratégie de coalition démarrée pendant la crise du Covid.
Les cartes ont été quelque peu rebattues avec la démission du leader de Primo! de la présidence du Conseil national. Même s’il n’y a aucun doute sur la tête de liste issue du parlement sortant: la nouvelle présidente du Conseil national Brigitte Boccone-Pagès, fidèle lieutenant de Stéphane Valeri, visera certainement à devenir la première présidente du Parlement monégasque et ne devrait pas tarder, sauf surprise majeure, à présenter cette liste d’union.
Aujourd’hui, la question est plutôt de savoir s’il y aura une formation concurrente. La loi électorale actuelle, décriée à chaque scrutin, accentue le fait majoritaire et ne laisse que quelques strapontins à l’opposition (3 sièges pour 40% des voix). Qui voudra se lancer dans la bataille, et dénicher 24 candidats politisés motivés, face à une liste réunissant les différentes sensibilités politiques monégasques et anéantissant le clivage conservateurs/progressistes? Surtout dans un paysage politique où il n’existe plus de vie partisane depuis des années…
Daniel Boeri a claqué la porte du parti majoritaire et réanimé le Think tank des « Non-inscrits monégasques » (NIM), contestant la déontologie des méthodes de Primo! pour « sélectionner celles et ceux, parmi les élus, qui feront partie ou non de l’aventure 2023-2028 ». Mais il n’est pas question, pour l’heure, de monter une liste alternative. On verra bien si d’autres personnalités politiques, anciens élus ou personnages populaires, sortiront du bois d’ici à la fin 2022. Ce serait en effet la première fois qu’une telle situation se produirait depuis la nouvelle loi électorale, institutionnalisant le pluralisme parlementaire, et l’adhésion de Monaco au Conseil de l’Europe. A noter que les Monégasques seront appelés aux urnes le 5 février 2023 pour les élections nationales et le 19 mars 2023 pour les élections communales. Georges Marsan, maire de Monaco depuis 2003, ne devrait pas tarder à mettre un terme au suspense sur une nouvelle candidature…En 2019, sa liste Evolution communale, seule en lice, avait remporté l’intégralité de sièges.