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IMSEE statistiques Principaute de Monaco

Écarts de salaires entre les femmes et les hommes à Monaco

L’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE) a publié cet été une première étude sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes à Monaco. Cette étude, inédite en Principauté, avait été demandée lors de l’installation du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes et dresse un état des lieux de la situation dans les secteurs public et privé en 2019 tenant compte du contexte spécifique de Monaco et de la structure de sa population salariée.

L’IMSEE s’est principalement appuyé sur une analyse des indices de rémunération des fonctionnaires et agents de l’Etat réalisée grâce aux données de la Direction des Ressources Humaines et de la Formation de la Fonction Publique et sur les informations fournies par les Caisses Sociales de Monaco pour les salariés du secteur privé.

Une situation salariale quasiment égalitaire dans la Fonction publique monégasque
Les femmes sont minoritaires dans la population salariée de la Fonction publique, à hauteur de 42,6 % en 2019. Si cette proportion a peu varié depuis 2013, la représentation des femmes a en revanche progressé de manière plus nette en ce qui concerne les postes à responsabilités. Elles occupent en effet plus souvent des postes de catégorie A que les hommes. De plus, leur présence parmi les emplois publics de haut niveau s’est accrue sur la période : en 2019, 47 % des emplois supérieurs1 de la Fonction publique sont occupés par des femmes. La distribution des indices de rémunération est globalement proche entre les hommes et les femmes de la Fonction publique en 2019 : en moyenne, les salariées ont un indice de rémunération supérieur de 0,7 % à celui des hommes. Cependant, les indices masculins sont en moyenne plus élevés quelle que soit la catégorie du poste occupé (A, B ou C), et ce depuis 2013. Toutefois, le fait que les femmes soient à la fois majoritaires en catégorie A et sous-représentées dans les emplois de catégorie C a un effet positif qui compense la rémunération féminine au global.

Dans le secteur privé, les hommes sont mieux rémunérés que les femmes
La rémunération brute des femmes salariées du secteur privé en 2019, ramenée à une base mensualisée (salaire annuel total rapporté au nombre de mois travaillés), s’élève à 2 783 euros en moyenne contre 3 891 euros pour les hommes, soit un écart salarial de 28,5 % en défaveur des femmes. Toutefois, le salaire moyen, fortement influencé par les valeurs extrêmes, ne suffit pas à décrire la situation salariale dans son ensemble. La part de très hautes rémunérations comme les bas salaires peuvent ainsi faire varier fortement cet indicateur sous l’effet de petits groupes d’individus seulement. Le contexte monégasque comportant de fortes disparités au sein de sa population salariée, particulièrement chez les hommes, il est nécessaire d’observer plus en détail la distribution des rémunérations des deux sexes. Ainsi, le seuil des plus hauts salaires s’élève à plus de 6 000 euros chez les hommes contre moins de 5 000 pour les femmes. À l’autre bout de la distribution, le seuil des plus bas salaires féminins est inférieur à celui des hommes. Le salaire médian, qui partage la population salariée en 2 groupes équivalents (la moitié gagne moins, l’autre moitié gagne plus), s’établit à 2 443 euros pour les hommes et 2 300 euros pour les femmes. L’écart de salaire entre les genres résulte notamment du temps de travail : les hommes totalisent un plus grand nombre d’heures travaillées. En rémunération horaire, l’écart entre les deux sexes se réduit mais perdure avec un salaire horaire moyen chez les femmes inférieur de 20,9 % à celui des hommes. Par ailleurs, les femmes sont sur-représentées dans certains contextes moins rémunérateurs : outre le temps de travail, elles occupent plus souvent un emploi dans des petites structures ou dans des secteurs d’activité comportant de plus forts taux de bas salaires (personnel de maison notamment).

L’écart de rémunération horaire entre les hommes et les femmes diffère là aussi nettement d’un grand secteur d’activité (GSA) à l’autre, allant jusqu’à plus de 32 euros de différence par heure travaillée. C’est logiquement dans les Autres activités de services, secteur lui-même très hétéroclite, que l’on retrouve l’écart le plus important entre genres. Dans deux secteurs sur douze, les Activités immobilières et la Construction, le salaire horaire est en moyenne plus élevé chez les femmes, ces-dernières occupant plus souvent des emplois de niveau supérieur ou intermédiaire en proportion. C’est principalement le poids des ouvriers, population masculine prépondérante dans le secteur, qui engendre un salaire horaire moyen plus bas chez les hommes dans la Construction. En ce qui concerne l’immobilier, si les hommes majoritaires dans le GSA, les femmes sont plus présentes en proportion dans les emplois les plus rémunérateurs.

Une partie de l’écart de salaire hommes-femmes qui s’explique dans le privé
Une méthodologie statistique solide et tendant à une analyse « toutes choses égales par ailleurs » a été construite en partenariat avec l’Insee et validée par le Conseil Scientifique de la Statistique et des Études Économiques, afin de tenter d’expliquer l’écart salarial entre hommes et femmes observé en tenant compte des effets de structure propres de la population salariée du secteur privé. En 2019, près de la moitié de l’écart de salaire observé entre hommes et femmes peut ainsi s’expliquer par des caractéristiques moyennes différentes entre les sexes. Le temps de travail joue un rôle de premier plan dans cet écart, de même que le niveau de l’emploi occupé. 14,1 % de la différence restent inexpliqués, au regard des éléments disponibles pris en compte dans la modélisation.

DÉFINITIONS :

• L’écart salarial entre les femmes et les hommes défini par l’OCDE correspond à la différence entre le salaire médian des hommes et des femmes, rapportée au salaire médian des hommes.
• Le « salaire mensualisé » correspond pour un individu à la rémunération brute totale perçue en 2019 divisée par le nombre de mois travaillés dans l’année.
• Le « salaire horaire moyen » a été pondéré par le nombre d’heures travaillées pour chaque salarié.
• Le « salaire médian » est la valeur qui partage la population salariée en deux groupes équivalents : la moitié gagne moins, l’autre moitié gagne plus.
• Les « plus bas salaires » (ou 1er décile) sont constitués des 10 % de salaires les plus bas dans la population considérée.
• Les « plus hauts salaires » (ou 9e décile) sont constitués des 10 % de salaires les plus élevés dans la population considérée.

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