Cette année, lors de la rentrée judiciaire – la première pour le Secrétaire d’État à la Justice Samuel Vuelta-Simon, les magistrats n’ont pas tenu leur langue dans leur poche. Fait plutôt rare, le Président de la Cour d’Appel Francis Jullemier-Millasseau, et le Procureur Général Stéphane Thibault, ont appelé, dans un discours limpide, à renforcer les moyens humains afin de pouvoir rendre la justice en toute sérénité. Si le parquet est passé à 6 magistrats en 2024 (contre 3 en 1909), « d’autres renforts et créations de postes seront nécessaires vu l’augmentation constante de ses missions », note le Procureur Général, surtout dans l’optique de créer enfin « un vrai service financier au Parquet Général. » Des ressources indispensables pour suivre la flopée de dossiers complexes en cours à l’instruction, notamment ceux liés aux Dossiers du Rocher, et d’aboutir à des décisions effectives et dissuasives. Ce qui suppose des peines de confiscation afin de dissuader les criminels de venir « cacher et blanchir leur argent à Monaco ». Car l’une des priorités de la nouvelle année judiciaire sera orientée vers le plan d’action pour sortir de la liste grise du GAFI, qui demande une plus grande efficacité en matière de lutte contre le blanchiment. Certains dossiers médiatiques de corruption, dont le volume représente plus de 10 mètres de linéaire, devraient être jugés cette année.
Autre fait marquant de cette rentrée judiciaire : au moment même où les magistrats des différentes cours et tribunaux siégeaient au sein du palais de justice en présence du Prince Albert II et du Conseiller à la justice de l’Elysée, l’ancienne DSJ contestait son limogeage prématuré par communiqué de presse…