Après avoir servi d’entreprise pilote du télétravail en Principauté, Monaco Telecom s’est mobilisé pour assurer la continuité des réseaux depuis la crise et la recrudescence de ce nouveau mode d’organisation.
Au 1er septembre 2016, ils étaient déjà 43 salariés de Monaco Télécom à télétravailler un jour par semaine. Ils sont 110 sur 220 collaborateurs à le pratiquer 2 jours par semaine aujourd’hui. Pas étonnant que l’opé-rateur de télécom monégasque détenu majoritairement par Xavier Niel ait servi d’entreprise pilote dans la mise en place de la réglementation sur le télétravail. « Dès 2015, on a identifié le télétravail comme une demande forte des salariés », indique le directeur général Martin Péronnet. Selon un sondage réalisé auprès des salariés, ce mode de travail arrivait même avant les augmentations de salaire…
Avec la pandémie, le phénomène a été amplifié. « Du jour au lendemain, toute la société a travaillé à distance », se remémore Martin Péronnet, « impressionné » que tout se soit passé comme sur des roulettes : « Le service client a bien fonctionné. Nous avons même conclu l’achat de Vodafone Malte en 2020 à distance… » Le seul hic a été d’introduire de nouvelles recrues dans un tel contexte : « Cela n’a pas été évident, surtout avec des profils jeunes qui ont besoin d’être encadrés. On a raté certaines intégrations… » Pour maintenir la cohésion de groupe, Martin Péronnet a commencé à écrire aux équipes tous les jours pour les rassurer… Deux ans après, il le fait encore 3 jours par semaine pour « raconter l’entreprise ».
Il fallait tenir
En tant qu’opérateur monopolistique, Monaco Telecom a dû surtout assurer la continuité des réseaux à distance… « Au summum de la crise, nous avons fourni des cartes SIM 4G, doublé les tailles des débits Internet pour les entreprises qui avaient besoin de mettre tout le monde en télétravail. » Pour les lignes mobiles et fixes, il a fallu sécuriser les flux data entre l’extérieur et les entreprises. « Les réseaux ont très bien tenu. On est resté à 15 ou 20% de leur capacité malgré la tendance à l’augmentation de flux data. Soit +10% en 2021. On a renforcé encore notre maillage entre Monaco et le reste du monde mais aussi créé des APN dédiés, à savoir des connexions sécurisées assurant le lien entre les travailleurs à distance et l’entreprise », observe le DG, satisfait que depuis, Monaco Telecom propose la fibre, « une solution stable et une garantie pour l’avenir ». Lancée en avril 2021 pour le grand public et en novembre pour les sociétés, la fibre a déjà séduit 20% des foyers monégasques (3 200) et 10% des entreprises. Durant la pandémie, les cyberattaques ont en effet été multipliées par 50 et « ce chiffre ne décroit pas… » C’est pourquoi Monaco Telecom propose des firewalls pour sécuriser les flux. « Le tuyau est sécurisé pour l’utilisateur où qu’il soit! » En complément, l’entreprise a élargi son dispositif Monaco Care Safety une solution proposant des fonc-tionnalités de sécurité telles que l’anti-virus, la navigation sécurisée, la protection bancaire, la localisation de son équipement, ou encore le stockage des mots de passe, numéros de carte bancaire et autres informations importantes.
Le Cloud a la cote
Le Clouding facilite également désormais le télétravail. Ce système de sauvegarde de données favorise l’accès à distance à l’ensemble des fichiers qui y sont stockés et limite les risques de pertes de données… Lancé en octobre 2021, Monaco Cloud, qui propose des services comme les machines virtuelles, le stockage ou la sauvegarde, « en toute sécurité », est un atout pour Martin Péronnet. La preuve? « Nos deux filiales hébergent déjà les données de leurs clients à Monaco. » Et ce sera peut-être le cas demain pour les autres entités de groupe Iliad de Xavier Niel et leurs millions de clients…
Bientôt un outil de visioconférence?
Avec la conversion massive et soudaine au télétravail, chefs d’entreprise et salariés se sont mis aux visioconférences et ont dû trouver des solutions techniques dans des délais réduits, mais nombre d’entre elles n’avaient pas les outils nécessaires. « On a vu émerger deux grands acteurs Zoom et Teams. A Monaco Telecom, nous avons utilisé une solution pour nous-mêmes et n’avons pas commercialisé cet outil pour l’instant », observe Martin Péronnet, pour qui une telle démarche commerciale n’est pas exclue à l’avenir. « Il est logique que les opérateurs proposent leurs outils. »
Miléna RADOMAN