Pour vérifier l’état du trafic ou effectuer une téléconsultation avec son médecin, certaines applications ou sites sont parfois bien pratiques.
C’est une tendance forte à travers le monde : le temps passé sur son smartphone ne cesse d’augmenter. Selon le principal fournisseur d’analyse de données mobiles data.ai, il est passé à 5 heures par jour, en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente. Et ce n’est qu’un début : si l’on se fie au rapport annuel State of Mobile 2023, le temps passé sur mobile dépassera 6 trillions d’heures par an dans le monde d’ici 2028, soit une augmentation de 34 % sur cinq ans…Pas étonnant que la demande d’applications mobiles se soit accélérée en 2022. A Monaco, certaines applications de service ont le vent en poupe. Hormis Carlo, l’application de paiement qui récompense en cashback pour les achats effectués dans les commerces moné-gasques, l’utilisation de certains outils numériques, lancés par l’État, s’est démocratisée. Monaco n’a en effet pas lésiné sur cet investisse-ment ces 3 dernières années. La stratégie de l’État est claire : « Une ville intelligente, c’est avant tout une ville qui sait exploiter le plein potentiel des solutions technologiques du moment pour améliorer le quotidien de ses usagers et optimiser ses prises de décision à court et long termes. Concrètement, l’objectif est de contribuer à faciliter le quotidien de deux acteurs de la vie de la cité, ceux qui vivent la ville et ceux qui la gèrent. Les principaux domaines d’actions sont la mobilité, la gestion environnementale et énergétique, la planifi cation et le renouvellement urbains, l’information et l’interaction citoyenne. Tous les sujets qui, mis bout à bout, rendent une ville effi ciente dans son fonctionnement quotidien et plus agréable à vivre et à appréhen-der pour un usager », explique Georges Gambarini, responsable du programme Smart City à la Délégation interministérielle en charge de la Transition Numérique, qui rappelle l’importance « de déployer une démarche collaborative à l’échelle du territoire ».
1 – Monapass, l’application mobilité tout-en-un
« Plus besoin d’acheter mon ticket dans le bus et de faire la queue. Tous mes titres de transport sont stockés dans mon portable… » Baptiste n’est pas le seul usager séduit par Monapass1. Environ 2 400 usagers utiliseraient chaque jour cette application de mobilité tout-en-un de la Principauté lancée en 2021. Les quelques 30 000 personnes qui l’ont téléchargée peuvent en effet organiser et payer, en toute sécurité, leurs déplacements via un titre unitaire, un pass ou un abonnement à la Compagnie des Autobus de Monaco ou Mo-nabike en fonction de leurs besoins. Ils peuvent aussi obtenir des informations en temps réel sur les moyens de transport à proximité (horaires de passage des prochains bus, vélos disponibles autour de soi, emplacements des parkings, etc.), visualiser en un clic le trajet optimal en combinant bus, marche, vélo ou ascenseurs, centraliser l’ensemble de ses titres de transports au sein d’une seule et même application, ou bien encore gérer et payer son stationnement sur la voie publique.
Monapass complète les applications Citymapper – qui permet, comme à Paris ou Londres, de calculer le meilleur itinéraire multimodal (plus de 30 000 usages par mois) – et Waze – qui renseigne sur le meilleur parcours et l’état du trafic en temps réel. L’État monégasque a en effet signé un partenariat avec la société Waze en 2019, rejoignant ainsi le programme Waze for Cities. En sa qualité de super administrateur de l’application, le gouvernement peut donc intervenir en direct pour signaler les problèmes de circulation, fermetures de voies ou incidents. Et les 32 panneaux à messages variables présents sur le territoire permettent de relayer ces informations sans que l’utilisateur ait besoin de se connecter à Waze. Quant à l’appli Klaxit, environ 35 entreprises monégasques employant 15 000 salariés (SBM, Carrefour Monaco, etc.) sont partenaires de ce projet de covoiturage lancé en 2021. Le principe ? Pour favoriser les déplacements communs en voiture des pendulaires, les trajets travail-domicile inférieurs à 30 km sur Klaxit sont remboursés par une subvention de l’État jusqu’à fi n 2023 ! Si pendant la première année, l’application enregistrait une petite moyenne de 937 trajets par mois, elle recense aujourd’hui 2 000 trajets par semaine. Bientôt, une application Taxi, inspirée des services Uber ou G7, viendra compléter cette offre numérique. A noter que l’application Monapass permet aussi d’accéder à une offre de services culturels : cinéma des Beaux-Arts, Monaco Grand Tour et Musée océanographique. Les visiteurs du Musée peuvent ainsi réserver leur billet d’entrée depuis l’application, et accéder au Musée sans passer par les caisses.
Bientôt on pourra acheter ses billets pour les matchs de l’AS Monaco ou les Grands appartements du Palais Princier via cette billettique…
2 – YourMonaco, Monaco dans sa poche
Transports en commun, trafic, services de proximité, signalements d’incidents… Lancée fin 2022, l’application YourMonaco recense les informations pratiques relatives à la vie de la Principauté. Elle vise à informer les résidents, les pendulaires et les frontaliers, avec des indicateurs en temps réel (trafic, mobilité, environnement) et des données clés sur les établissements recevant du public (menus des cantines scolaires et des établissements de petite enfance, horaires des séances de cinéma, horaires des messes, etc.) ; YourMonaco intègre également un chatbot, des dossiers thématiques (environnement et urbanisme, Monaco au quotidien, etc.) ou encore un agenda des évènements de la Principauté… Il existe même des fonctionnalités civiques puisque l’on peut y émettre observations et propositions.
Traduit en anglais et italien, YourMonaco propose enfin un tableau de bord personnalisable : l’usager peut assembler les briques de contenus qui l’intéressent et paramétrer ses notifications « push » en fonction de ses besoins.
3 – Monaco Santé, la plateforme santé
Prise de rendez-vous en ligne, annuaire de l’ensemble des professionnels de santé en ville et dans les établissements de soins, archivage des informations personnelles grâce à l’ouverture d’un compte personnel, numéros d’urgence et de garde synchronisés en temps réel, etc. Monaco Santé a pour but de faciliter les démarches des Monégasques, résidents et visiteurs pour une meilleure prise en charge. Une sorte de Doctolib à la monégasque. Les patients peuvent ainsi visualiser les créneaux disponibles de chaque médecin, et prendre rendez-vous sans avoir à appeler plusieurs généralistes en cas d’urgence. Cette plateforme propose également la téléconsultation et une messagerie sécurisée entre professionnels de santé. « Ce portail de santé va permettre de fluidifier la communication entre les différents acteurs de santé, médecins, pharmaciens, laboratoires d’analyses, et les patients », espère Caroline Rougaignon-Vernin, Présidente de l’Ordre des Pharmaciens.
Dans le même esprit, cette messagerie sécurisée sera bientôt ouverte aux échanges entre les médecins et leurs patients. Ce qui permettra de transmettre (et récupérer) des documents (ordonnance, diagnostic, bilan, radiographie etc.) de manière cryptée. Une étape avant la mise en place d’un dossier médical partagé dont on parle depuis plusieurs années. Véritable carnet de santé numérique des patients de la Principauté, le dossier médical partagé, prochainement mis en place, contiendra tout acte de santé effectué à Monaco, engendrant un compte-rendu ou tout autre document médical, sauf en cas de refus explicite du patient. Confidentiel et gratuit, ce coffre-fort numérique permettra par exemple aux médecins d’avoir accès aux antécédents médicaux des patients, évitera les examens et prescriptions inutiles et de montrer facilement son dossier médical lorsque vous êtes soigné dans un pays étranger.
Milena RADOMAN