Depuis 2017, l’association World of Blockchains Monaco, rebaptisée Blockchain and Metaverse Monaco Association, milite pour que la Principauté se positionne comme la « Blockchain Valley ».
« Dans l’esprit du grand public, blockchain égale cryptomonnaie égale bitcoin égale fraude! Il y a beaucoup de raccourcis et d’idées reçues sur la Blockchain… » C’est pour lutter contre les préjugés et expliquer le potentiel de cette nouvelle technologie que Thierry Poyet a créé l’association World of Blockchains Monaco dès 2017. Alors conseiller national, Thierry Poyet initie une proposition de loi afin de positionner Monaco comme une place stratégique, grâce à un bac à sable réglementaire susceptible d’attirer des sociétés à la recherche d’un cadre règlementaire souple, moderne et pragmatique. « Monaco a raté le virage Internet. Je ne voulais pas que la Principauté reste en gare pour la Blockchain… » Son ambition? Que Monaco concurrence le canton suisse de Zoug, une « Crypto Valley », où l’on peut même payer ses impôts en bitcoins…« Zoug a développé une vraie pépinière d’entreprises. C’est le port franc de la blockchain, une expérimentation grandeur nature… En devenant un Etat pionnier dans la régulation globale des blockchains et en invitant les acteurs économiques à faire usage de cette technologie sur son territoire, Monaco pouvait s’assurer d’un leadership réel dans une activité économique appelée à être déterminante dans les prochaines années.»
L’histoire en a voulu autrement. Cette proposition de loi ambitieuse ne sera pas transformée en l’état. Votée en 2019, la première loi Blockchain se limite à encadrer les offres de jetons. Si Thierry Poyet a rejoint l’équipe de la DITN en 2018, un autre membre de World of Blockchains Monaco, Franck Julien, a pris le relai à l’assemblée pour défendre le principe d’une réglementation complète. « Le gouvernement ne peut pas se satisfaire uniquement de la loi sur les offres de jetons pour affirmer qu’il a traité le sujet de la blockchain. Cette réponse n’est pas satisfaisante pour l’ambition de l’État monégasque », estime alors l’élu, président de la commission pour le développement du numérique du Conseil National, qui planchera sur la loi sur Prestataires des Service sur Actifs Numériques et Cryptoactifs, votée en juin 2022, intégrant aussi notamment les notions d’avatar et de NFT.
« Aujourd’hui, on a rattrapé notre retard. Au niveau législatif, on a toutes les pierres fondamentales pour développer l’écosystème », juge Franck Julien, qui a néanmoins initié une autre proposition de loi pour compléter le dispositif et demandé que le Budget de la transition numérique, passé de 24 millions en 2017 à 56 millions en 2023, finance une étude sur les opportunités offertes par la blockchain et le Métavers à Monaco pour le secteur public et privé..
Des cours gratuits
Depuis peu, la World of Blockchains Monaco a été rebaptisée Blockchain and Metaverse Monaco Association. Son nouveau président CristianoToso compte bien continuer à « évangéliser, vulgariser ces sujets complexes et fédérer les acteurs de la blockchain à Monaco ». Président de MVE, société de sécurité déployant cette technologie, il compte mettre en place des webinaires et des formations sur mesure sur les enjeux de ces technologies par métiers mais aussi des cours gratuits en partenariat avec l’Education nationale. « Nous allons faire de la formation, organiser des ateliers afin d’expliquer ce que sont la Blockchain et le Métavers ainsi que leurs avantages (gains de coût, de temps et de sécurisation par de l’optimisation ou encore de la certification). « Un projet avec une banque privée est en cours pour automatiser et accélérer leur échange d’informations », précise également le nouveau président. A suivre.