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La méthode Didier Guillaume

Didier Guillaume compte bien monter en première ligne sur les dossiers sensibles, comme la sortie de la liste grise du Gafi. Le nouveau Ministre d’État a annoncé des mesures pour l’été 2025 scellant le sort du centre commercial de Fontvieille, du futur centre de traitement et de valorisation des déchets ou concernant le logement des Monégasques.

La parole est cash, le ton rafraichissant, diront certains. Depuis son arrivée début septembre place de la Visitation, Didier Guillaume impulse une nouvelle dynamique, se distinguant de ses prédécesseurs préfets ou diplomates. Ancien ministre et sénateur, le Ministre d’État manie parfaitement les codes du jeu politique et des punchlines. Ce Drômois de 65 ans, proche de Renaud Muselier notamment, a d’ailleurs rapidement poussé un coup de gueule contre la SNCF, à l’annonce des travaux particulièrement pénalisants pour les pendulaires. Sa nomination, comme celle de Français aux postes régaliens, a suscité, au sein de la population et des élus, « le sentiment d’un retour en arrière et d’une perte de souveraineté » ? Didier Guillaume remet aussitôt l’église au milieu du village. « Monaco est un État de droit dirigé par le Souverain, un État de droit qui vit seul sans penser qu’il serait mis sous tutelle, tonne le nouveau Ministre. L’arrivée de Lionel Beffre (Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’intérieur, NDLR)et la mienne, et je ne parle pas ici de la Justice car il y a une séparation des pouvoirs, sont les choix du Souverain», a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse en septembre. Avant de rappeler haut et fort que « la force de Monaco est d’avoir été capable, de façon endogène, de se développer (…) Attention à ne pas faire croire d’autres choses. A moins qu’il y ait derrière, peut-être, une volonté de changer de modèle, de Constitution. Ce qui serait un drame pour le pays et l’avenir des Monégasques », agite le haut fonctionnaire qui compte bien monter en première ligne à la place du Prince, contraint trop souvent de rentrer dans l’arène ces derniers temps. « Je suis là pour aider et protéger le Prince. Pour mettre la tête dans les rucks comme on dit en rugby. Je ne suis pas un Ministre d’État spectateur», a-t-il assuré à Monaco-Matin.

Assumer ses responsabilités

L’homme entend bien assumer les responsabilités liées à sa fonction – y compris les coups – et jouer pleinement la carte de l’interministérialité et de la solidarité ministérielle. « C’est essentiel pour nos grands enjeux. Quand les choses seront bien faites, il faudra féliciter chaque Conseiller-Ministre. Quand elles seront mal faites, il faudra venir me voir et m’engueuler, c’est ça le travail en équipe. J’assumerai totalement le travail que nous faisons. » Ancien parlementaire, le Ministre a réaffirmé son respect pour les élus tout en rappelant l’équilibre des forces : « Les conseillers nationaux ont la légitimité des électeurs qui votent pour eux, le Gouvernement celle du Souverain qui nous a choisis. Ce sont deux légitimités, il n’y en a pas une plus forte que l’autre, les deux doivent travailler ensemble. » Et du travail, il y en a. Didier Guillaume est aujourd’hui rentré dans le dur. Premier dossier sensible :  sortir Monaco de la liste grise du Gafi. « Comme à la fin d’un match, il y a un gagnant et un perdant. Nous sommes dans le camp des gagnants, c’est notre objectif. Les matches de foot durent 90 minutes, notre match dure 18 mois. Quelles que soient les réformes et les étapes, Monaco est un modèle solide, nous avançons dans les négociations et nous allons répondre à toutes leurs questions », a annoncé, confiant le Ministre. Après les rapports de Moneyval et du Greco, et leur lot de recommandations, on devrait savoir d’ici à la fin 2024 si l’Union européenne place également la Principauté sur sa propre liste des pays non coopératifs.

Des annonces clés avant l’été 2025

Avant de démarrer les débats budgétaires d’octobre, Didier Guillaume a annoncé aux élus qu’il reprenait à zéro les épineux dossiers du centre commercial de Fontvieille et du centre de traitement et de valorisation des déchets. Soit les deux dossiers qui avaient créé des tensions aigues entre le gouvernement et le Conseil national ces derniers mois. « Nous avons trois versions du projet pour la restructuration du centre commercial, et il est temps de prendre une décision ferme », a-t-il indiqué, visant une décision avant l’été 2025. Le Ministre a promis qu’il ne ferait preuve d’aucun dogmatisme sur le traitement des déchets. Pas question de faire de la souveraineté des déchets une question de principe. « Il est possible que nous choisissions de traiter les déchets ailleurs, si cela est juridiquement possible », a-t-il ainsi indiqué.

Dernier coup d’éclat : Didier Guillaume a annoncé la fin du premier plan national pour le logement des Monégasques qui visait la construction de 1 831 appartements d’ici 2033. « A la demande du Souverain, nous allons clore ce premier Plan pour lancer la réflexion d’un second Plan national, peut-être plus pragmatique et efficace ». Cette seconde version sera elle aussi présentée avant l’été 2025. Ambitieux.

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