Rien n’est encore acté. Mais un jour, il sera peut-être possible de poser son véhicule au parking de La Brasca, à la sortie de l’A500 et de prendre un transport collectif jusqu’à Fontvieille…
L’hypothèse d’une liaison La Brasca-Monaco fait partie des projets dont on parle depuis des années… Avant même qu’en 2017, Monaco acquière les 20 hectares de ce terrain, site logistique stratégique pour de nombreuses manifestations, telles que le Grand Prix et le Yacht Show. Coût de l’opération : 20 millions d’euros permettant d’acquérir la surface et le tréfonds de ce terrain.
2 400 passagers/heure et 2 ou 3 minutes de trajet…
Situé sur la commune d’Eze, à la sortie du tunnel A500 en direction de Monaco, ce terrain pourrait abriter un jour un parking relais et une liaison expresse vers la Principauté. A quelle échéance ? « Ce sont des objectifs prioritaires pour la Principauté. Naturellement pour les atteindre, cela nécessite des accords avec la France puisque ces équipements se situent, quasi-intégralement, dans ce pays », indique le Gouvernement monégasque dans son plan Mobilité. « L’accès à la zone s’effectuerait par un carrefour à créer sur la moyenne corniche. Le programme de l’opération intègrerait, outre 3 000 places de stationnement VL au minimum, des espaces dédiés au remisage des Poids Lourds, des Autocars de tourisme ainsi que des volumes réservés à la logistique évènementielle. Enfin, le dernier niveau accueillerait la gare d’une liaison expresse vers la Principauté, dont l’arrivée s’effectuerait à Fontvieille », précise-t-il, sans dévoiler le mode de transport qui pourrait être choisi, funiculaire souterrain, métro ou autre. On connait juste ses caractéristiques : pouvoir transporter de La Brasca à Fontvieille 2 400 passagers/heure en 2 ou 3 minutes…
En attente d’un feu vert de la France
La France aurait « montré son intérêt » pour l’ouvrage, sans donner pour autant encore son feu vert aux autorités monégasques. A terme, cette gare de la Brasca pourrait même être reliée à Nice, par le biais d’un tunnel souterrain… « Certains élus des Alpes-Maritimes appellent de leurs vœux cette opération. D’autres n’ont pas tout à fait la même position. Pourquoi pas, mais c’est dans un avenir à plus long terme », n’a pas exclu le Ministre d’État, devant les élus du Conseil National. « Nous sommes précautionneux et ambitieux. Depuis l’an dernier, nous avons lancé une étude quatre saisons*, préalable indispensable pour toute procédure en la matière, et il est possible que nous envisagions assez rapidement certaines études de faisabilité », a annoncé le Ministre d’État Pierre Dartout, qui devrait rencontrer prochainement le nouveau Ministre français délégué transports, Patrice Vergriete, en remplacement de Clément Beaune.
Une solution de remplacement pour le Grand Prix
L’objectif de ce projet est de fluidifier avant tout l’accès par l’Ouest de la Principauté. Près de 15 000 véhicules transitent chaque jour à travers cette zone. « Les bouchons se forment souvent en amont de la Principauté, à la sortie de l’autoroute. Certaines personnes ne peuvent pas prendre le train. Il s’agit souvent des pendulaires venant des vallées, pour lesquels le maillage de mobilité n’est pas disponible. Nous pouvons résorber ce point-là avec un parking et une liaison souterraine pour rejoindre la Principauté », dépeint Céline Caron-Dagioni.
Dans l’hypothèse où le projet se concrétise, une solution de remplacement devra être trouvée pour l’Automobile Club de Monaco (ACM) qui stocke à La Brasca les installations du Grand-Prix et du rallye de Monte-Carlo : « Nous avons l’habitude de faire entrer des ronds dans des carrés. Il n’est pas question que l’ACM ne puisse pas avoir ses besoins pour le Grand Prix », a indiqué Céline Caron-Dagioni, qui a rencontré à ce sujet le Président de l’ACM Michel Boeri.
« Une cathédrale de béton »
Si le projet de parking relais et de liaison expresse est soutenu par une majorité d’élus du Conseil National, le projet suscite néanmoins de nombreuses interrogations.« Je suis mal à l’aise avec l’idée de faire une cathédrale de béton pour stocker des voitures qui feront 90 % du chemin jusqu’à Monaco en polluant, et qui viendront s’y garer avec un impact carbone qui ne sera pas, je pense, très favorable. Alors qu’il existe déjà une infrastructure, le train. Cette structure existe, elle est écologiquement responsable, et elle est déjà privilégiée par beaucoup de travailleurs », a ainsi expriméle Conseiller National Roland Mouflard lors de l’examen du budget primitif 2024.
* Des études environnementales « quatre saisons » ont débuté en septembre 2023, et elles nécessiteront 13 mois de travail.
La liaison La Brasca-Monaco en chiffres
• Longueur de la liaison : 2 kilomètres environ
• Dénivelé : 200 mètres
• Pente < 15% avec variation de pente
• Durée du trajet : entre 3 et 4 minutes
• Type de matériel : non défini à ce stade
• Capacité objectif : 2 400 passagers / heure
Miléna Radoman