Le Grand Prix de Monaco reste le « moment le plus fort de la saison » selon Gérald Brice Viret, interviewé par le Monaco Press Club. Le DG des antennes de Canal+, diffuseur exclusif de la Formule 1 en France et en Afrique jusqu’en 2029, serait « fâché » que ce GP mythique disparaisse.
Monaco garde une place singulière dans le cœur de Gérald-Brice Viret. L’actuel Directeur Général des antennes et des programmes du groupe Canal+, qui a dirigé TMC, n’a pas boudé son plaisir lorsque, suite à de âpres négociations entre l’Automobile Club de Monaco et Liberty Media1, le Grand Prix de F1 de Monaco a enfin été renouvelé pour 3 ans, jusqu’en 2025. « La passion des sports mécaniques est dans l’ADN de la Principauté. Le Grand Prix de Monaco est le moment le plus fort de la saison. Je n’imagine pas un calendrier sans; en tant que diffuseurs, nous serions tristes et fâchés si le rendez-vous disparaissait… C’est totalement inimaginable! », a-t-il commenté devant un parterre de professionnels des médias et de la communication réunis par le Monaco Press Club, annonçant vouloir « faire un événement à Monaco, la semaine du Grand Prix, pour célébrer les dix ans de la F1 sur Canal ». « Je souhaite de tout mon cœur qu’on puisse fêter le centenaire de la F1 à Monaco en 2029… », a-t-il ajouté.
Des droits télé rentables?
Canal + diffuse en effet le championnat du monde de Formule 1 depuis 2013 et vient de signer un accord exclusif de diffusion jusqu’en 2029, pour la France et l’Afrique (25 pays). Si le patron de chaine n’a pas voulu révéler le montant des droits télé – le groupe Canal aurait déboursé 60 millions d’euros par saison dans le cadre du précédent contrat avec Liberty Media2 -, l’investissement semble valoir le coup. « Nous faisons 1,8 million de téléspectateurs pour un Grand Prix, plus le replay – contre 400 000 il y a 10 ans! -. C’est le sport principal de Canal+, devant la Ligue des Champions. Quasi un abonné sur deux regarde la F1, avec un public d’ailleurs plus féminin, plus jeune », estime Gérald-Brice Viret. Après un passage à vide, la Formule 1 attire à nouveau un large public, notamment grâce « à Netflix qui nous a fait avec « Drive to survive » une publicité d’enfer », juge le dirigeant.
Aujourd’hui, le groupe Canal+ représente 11 millions d’abonnés en France, 40 millions dans le monde, et une trentaine de chaînes. Sa stratégie : privilégier le contenu payant. « Notre priorité, ce sont les chaînes payantes qui forment 98% de notre chiffre d’affaires. Quand je suis arrivé, un collaborateur sur deux travaillait sur le clair. Aujourd’hui 100% travaillent pour des programmes payants. Les gens ne payent pas pour le clair mais pour le cinéma, le sport, les fictions, les documentaires ou la musique », rappelle le dirigeant.
Milena RADOMAN
- Stefano Domenicali de Liberty Media avait ainsi déclaré : « Ce n’est plus suffisant d’avoir un héritage fort. Vous devez également montrer que vous êtes au niveau. »
2. Selon l’Équipe