À la fin de l’année 2022, la Principauté comptait plus de 71 000 emplois, dont quelque 65 000 emplois salariés (principalement dans le secteur privé) et près de 6 200 activités ouvertes par des travailleurs indépendants (soit plus que de salariés dans la Fonction publique). Entre 2021 et 2022, le marché de l’emploi monégasque est en hausse de 4,7 %. Le secteur privé a progressé beaucoup plus rapidement que la Fonction publique (+5,2 % contre +0,8 %). Celle-ci compte plus de 5 000 agents au 31 décembre 2022, après 392 départs et 431 recrutements. C’est logiquement dans l’Administration gouvernementale, qui regroupe les trois quarts des salariés, qu’il y a eu le plus de mouvements sur la période.
Emploi par statut à la fin de l’année 2022
2022 | Poids | Variation 2021/22 | |
Emploi salarié, dont : | 65 129 | 91,3% | 4,9% |
Secteur privé | 60 082 | 84,2% | 5,2% |
Fonction publique | 5 047 | 7,1% | 0,8% |
Activités des travailleurs indépendants | 6 185 | 8,7% | 3,3% |
TOTAL | 71 314 | 100% | 4,7% |
Sources : Caisses sociales de Monaco, Direction des Ressources Humaines et de la Formation de la Fonction Publique, IMSEE
Le secteur privé continue de porter le marché de l’emploi monégasque
Plus de 60 000 emplois actifs sont donc comptabilisés dans le secteur privé en décembre 2022 (au moins une heure travaillée, personnel de maison inclus), regroupant une majorité écrasante de la main d’œuvre de la Principauté. Les Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien[1], premier grand secteur d’activité (GSA) pourvoyeur d’emplois, regroupent près d’un quart des salariés du secteur privé. L’Hébergement et restauration représente le deuxième secteur en termes d’effectif, à hauteur de 14,1 % de la population du privé. Il est suivi par la Construction et les Autres activités de services. L’évolution de l’effectif salarié entre 2021 et 2022 varie fortement d’un secteur à l’autre. Alors que la main d’œuvre a progressé au global et dans dix GSA sur douze, elle est restée stable dans l’Administration, enseignement, santé et action sociale et accuse une légère baisse dans les Autres activités de services. Parmi les secteurs en croissance, les taux de variation 2021-2022 diffèrent là aussi nettement d’un GSA à l’autre, à l’image de l’industrie qui affiche une hausse de moins d’1 % sur la période tandis que celle de l’Hébergement et restauration approche les 10 %.
Répartition des salariés du secteur privé selon le GSA en 2022
Sources : Caisses Sociales de Monaco, agences de travail temporaire, IMSEE
À la fin du premier semestre 2023, l’effectif salarié du privé est en hausse dans tous les secteurs, à l’exception des Autres activités de services (dont la baisse résulte essentiellement des déclarations tardives d’un employeur majeur auprès des Caisses Sociales de Monaco). Avec +16,5 % d’emplois par rapport à la même période en 2022, l’Information et communication affiche la croissance la plus importante en volume, sous l’effet du développement des Activités cinématographiques, vidéo et de télévision. Les Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien comptabilisent près de 1 000 emplois supplémentaires sur la période, dont plus de 600 relèvent de l’intérim (+8,8 %). La Construction (hors emplois intérimaires) a vu sa main d’œuvre progresser de 6,4 % par rapport à l’année précédente, et représente plus de 6 700 emplois salariés à la fin du semestre. L’Hébergement et restauration, avec près de 500 emplois de plus qu’au 1er semestre 2022, est en hausse de 5,1 %.
Évolution du nombre d’emplois actifs par GSA
2T 2022 | 2T 2023 | Var 22/23 | Poids | |
Activités financières et d’assurance | 4 279 | 4 417 | 3,2% | 7,0% |
Commerce de gros | 2 670 | 2 690 | 0,7% | 4,2% |
Commerce de détail | 3 159 | 3 313 | 4,9% | 5,2% |
Hébergement et restauration | 9 272 | 9 744 | 5,1% | 15,4% |
Industries manufacturières, extractives et autres | 2 641 | 2 748 | 4,1% | 4,3% |
Activités immobilières | 1 777 | 1 813 | 2,0% | 2,9% |
Construction | 6 310 | 6 713 | 6,4% | 10,6% |
Transport et entreposage | 2 170 | 2 234 | 2,9% | 3,5% |
Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien | 15 060 | 16 008 | 6,3% | 25,2% |
dont Activités des agences de travail temporaire | 7 107 | 7 730 | 8,8% | 12,2% |
Autres activités de services | 7 706 | 7 626 | -1,0% | 12,0% |
dont Personnel de maison | 3 714 | 3 704 | -0,3% | 5,8% |
Information et communication | 1 495 | 1 741 | 16,5% | 2,7% |
Administration, enseignement, santé et action sociale | 4 271 | 4 411 | 3,3% | 7,0% |
Total | 60 810 | 63 458 | 4,4% | 100% |
Sources : Caisses Sociales de Monaco, IMSEE
Le volume d’heures travaillées dans le secteur privé confirme la bonne santé de l’emploi
Les salariés du secteur privé ont travaillé près de 100 millions d’heures en cumulé sur les douze mois de l’année 2022. Ce résultat est supérieur de près de 8 millions par rapport à 2021 (+8,8 %), soit l’équivalent d’un mois d’heures travaillées en plus. Ce sont logiquement les secteurs d’activité qui comptent le plus grand nombre de salariés qui génèrent le plus d’heures travaillées. Ainsi, les salariés des Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien ont travaillé plus de 22 millions d’heures sur l’année (soit 22,7 % du global), dont 9,1 millions pour les activités des agences d’intérim. Si l’ensemble des GSA affiche un volume d’heures en hausse par rapport à 2021, c’est de loin l’Hébergement et restauration qui a connu la plus forte progression sur la période avec +32,1 % soit 3,4 millions d’heures en plus en un an.
Évolution décennale du nombre cumulé d’heures travaillées
Unité : million d’heures
Sources : Caisses sociales de Monaco, IMSEE
Sur les six premiers mois de l’année 2023, le nombre d’heures travaillées dépasse déjà les 50 millions en cumul dans le secteur privé, soit +6,3 % par rapport à la même période en 2022. C’est à nouveau dans l’Hébergement et restauration que le volume d’heures cumulées a le plus augmenté en un an (+11,2 %), suivi par la Construction (+10,9 %). Les Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien ont généré plus de 11 millions d’heures sur le semestre, dont près de 5 millions pour les Activités des agences de travail temporaire.
Évolution mensuelle du nombre d’heures travaillées
Unité : million d’heures
Sources : Caisses sociales de Monaco, IMSEE
L’intérim, une activité toujours dynamique en Principauté
En 2022, les 17 agences d’intérim enregistrées au Registre du Commerce et de l’Industrie ont généré 244,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui équivaut à 8 % du résultat des activités de services aux entreprises[1]. 7 906 emplois sont recensés dans les Activités des agences de travail temporaire pour 6 117 salariés[2] à la fin de l’année 2022, ce qui équivaut à 1 salarié pour 1,29 emploi dans l’intérim (contre 1,06 pour le secteur privé hors intérim). L’activité intérimaire est soumise à une saisonnalité bien plus importante que l’emploi privé dans son ensemble. En 2022, le volume d’heures travaillées en intérim dépasse les 9 millions (97,5 dans le privé). Il atteint un pic au mois de juillet, correspondant à 11,8 % des heures en intérim de toute l’année (soit plus d’1 millions d’heures). Cette hausse, si elle est également visible au global dans le secteur privé, est nettement moins marquée. À l’inverse, l’intérim marque le pas en août, en lien avec la baisse d’activité traditionnellement observée dans le bâtiment à cette période (5,5 % des heures de l’année soit environ 500 000).
Indicateurs d’activité de l’intérim en 2022
Source : IMSEE
[1] Les activités de services aux entreprises correspondent aux divisions 69 à 82 de la NAF rév. 2, hors Activités des sièges sociaux (groupe 70.1 de la NAF rév. 2).
[2] Sont considérés uniquement les salariés relevant de la sous-classe 78.20Z : Activités des agences de travail temporaire de la Nomenclature d’activités française (NAF rév. 2), indépendamment du secteur dans lequel ils effectuent leur mission d’intérim. Les 120 employés permanents des 17 agences de travail temporaire de la Principauté sont également inclus dans cette population, bien qu’ils n’aient pas le statut d’intérimaire.
[1] Ce secteur comprend notamment les agences d’intérim, les professions juridiques et comptables (avocats, notaires, experts comptables), les architectes, économistes de la construction et consultants techniques spécialisés, et autres professions scientifique