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Coût de l'énergie - Principauté de Monaco

Coût de l’énergie et des matières premières : la thèse d’un prochain atterrissage progressif

Estimée à 8 % en moyenne pour les pays de l’OCDE avec des écarts allant de 5 % (en France par exemple) à plus de 10 % pour les pays baltes, l’inflation, apparue au début de cette année, s’est très fortement accentuée après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne.
Désormais, son intensité fait naître les craintes d’un essoufflement de la consommation, et donc une tétanie de l’activité économique mondiale.

Spécialiste des questions de finances interna-tionales, Paolo di Gaeta, ne se range pas, pour sa part, parmi les rangs des pessimistes. « Pour faire de la prospective » indique-t-il, « Il ne faut jamais perdre de vue les paramètres durables de l’environnement économique mondial malgré l’apparition d’un stress. Comme la survenue, aujourd’hui et près de nous, d’une guerre entre deux nations développées, ou, hier, le voyage planétaire d’un nouveau virus dangereux pour l’homme ».
Et cet observateur averti de préciser que cette inflation modèle 2022 procède, pour partie, d’une logique financière non dangereuse, et, pour une autre partie, de causes accidentelles, certes dramatiques, mais qui sont heureusement forcément limitées dans le temps. « Le retour d’un certain niveau d’érosion monétaire au début du présent exercice était tout à fait prévisible en raison des énormes masses d’argent public qui ont été injectées depuis quinze ans, d’abord pour surmonter la crise de 2008 puis pour juguler, en 2020 et 2021, celle consécutive à la pandémie. Et cela fut bien fait puisque l’on a assisté au retour d’une croissance vigoureuse et au reflux du chômage de masse. Cette inflation, qui était de l’ordre de 2 % en janvier- février de cette année, était sans danger sur notre continent, eu égard à la faiblesse des taux d’intérêt. Et dans sa sagesse, la Banque Centrale Européenne, bien que contrainte de faire monter son taux directeur, de l’ordre de zéro jusque-là, pour contrer l’érosion monétaire, n’a haussé celui-ci que d’un demi-point. Or, jusqu’à 2 %, les investisseurs ne craignent pas d’emprunter pour se développer ».

Des causes graves mais heureusement ponctuelles
Reste qu’avec la guerre en Ukraine, le niveau d’inflation s’est emballé.
« Les raisons principales », poursuit notre ana-lyste, « résident dans le puissant relèvement du prix de l’énergie – gaz et pétrole russes devenant toujours plus rares et donc plus chers pour des raisons politiques connues – ainsi que dans la raréfaction, et donc l’explosion tarifaire, du nombre de matières premières essentielles dont l’Ukraine et la Russie sont les premiers fournisseurs mondiaux : céréales, plantes oléagineuses, engrais, etc.
« On peut donc dire que au-delà du taux de 2 %, il s’agit d’une inflation importée d’une région bien précise du globe où se déroule une guerre » analyse Paolo di Gaeta. « La cause étant localisée et bordurée, ses effets néfastes ne s’inscriront pas dans le long terme et cela en fonction de deux types de paramètres. D’une part, parce que, avec le temps, les acheteurs potentiels des produits manquants trouvent, ou trouveront, des fournisseurs alternatifs. Ainsi, pour les céréales par exemple, ce sera l’Amérique du Sud (Brésil et Argentine) tandis que pour l’énergie, les pays membres de l’OPEP, après des réticences initiales viennent d’annoncer un accroissement de leurs productions pour pallier aux besoins en source d’énergie à un prix supportable.
Un changement de pied qui nous amène au second type de paramètre : l’interdépendance des économies des nations, à un point qui n‘avait pas encore été atteint les veilles du premier et du second conflits mondiaux, deux drames auxquels des devins de mauvais augure font référence actuellement dans les médias. Aucune des puissances de notre planète n’a d’intérêt à l’effondrement d’une autre car chacune est productrice ou acheteuse de l’autre en fonction du domaine considéré. Ainsi, la Chine est l’atelier du monde mais c’est aussi la meilleure caution des Etats-Unis puisqu’elle possède 70 % de sa dette à force d’acquérir des bons du Trésor US et un affaissement financier de son rival signifierait donc sa propre perte. L’expression tant décriée « business as usual » est en fait, désormais synonyme de stabilité internationale. Personne dans le monde n’ayant d’intérêt à ce que la guerre en Ukraine se prolonge en raison des dérègle-ments économiques globaux qu’elle induit, les belligérants seront amenés, ou contraints, à court terme de cesser les hostilités et de s’engager dans des négociations ».

Paolo DI GAETA

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