Comment se porte le marché immobilier à Monaco ? Comment réagissent les professionnels ? Les réponses de Simon Menaud, Chargé d’Affaires Professionnels de l’Immobilier au Centre d’Affaires Monaco de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur.
L’observatoire de l’immobilier de l’IMSEE évoquait un prix moyen au mètre carré des reventes de 51 418€ et une valeur totale de ces transactions à 3,23 milliards d’euros en 2023. Comment jugez-vous le marché immobilier actuel ?
Le marché est calme, du moins plus calme que les années précédentes, selon les dernières données trimestrielles de l’IMSEE. On assiste à une baisse des transactions (7 ventes dans le neuf pour 323,2 ME et 174 reventes pour 1,1 milliard d’euros dans l’ancien sur les 6 premiers mois de 2024, NDLR) mais le montant des ventes et reventes est le troisième plus haut depuis 2006, en raison de la hausse du prix moyen des biens. A notre échelle, on constate une reprise du marché, c’est une bonne nouvelle ! Nous restons confiants.
Quel sera l’impact de la livraison de Mareterra fin 2024 ?
Il s’agit d’un projet hors norme et tout à fait unique qui, de toute évidence, marquera le marché immobilier monégasque. Mareterra, grâce à une ingénierie et une technologie de pointe, a permis à Monaco de gagner en surface sur la mer ! Ce nouveau quartier va permettre au marché immobilier de poursuivre son évolution.
Financez-vous de nouvelles opérations immobilières de promotions ou de marchands de biens ?
La Caisse d’Epargne Côte d’Azur dispose de 2 pôles immobiliers à Monaco : le pôle professionnel qui finance les marchands de biens ainsi que les promoteurs immobiliers et le pôle patrimonial qui finance les clients finaux. Nous accompagnons l’ensemble de ces acteurs et notamment les opérateurs professionnels qui, à mon sens, sont bénéfiques au marché monégasque puisqu’ils permettent la rénovation du parc immobilier et la construction de nouveaux bâtiments. Ainsi, ils contribuent au rajeunissement de la principauté. En moyenne, les opérations des marchands de biens financées par notre établissement sont estimées à 6 ou 7 millions d’euros pour un appartement en prix de sortie. Les logements de 3 ou 4 pièces sont davantage prisés car ce sont des biens assez liquides pour la revente.
Est-ce la fin de l’envolée des taux ? Les taux d’intérêt des prêts à l’habitat reculent encore en septembre et des courtiers anticipent de nouvelles baisses dans les prochains mois…
Oui, l’envolée des taux est derrière nous… Cette remontée a été violente et historique. Elle a pesé sur les frais financiers, sur le pouvoir d’achat des acheteurs et donc sur la rentabilité des projets. Nous revenons à une certaine normalité en opposition à la situation antérieure qui affichait des taux négatifs ! Aujourd’hui, nous avons entamé la décrue sur le volet des taux d’intérêts et nous espérons une conjoncture désormais plus stable.
Nous restons très attentifs à l’évolution des taux qui est un élément important de notre activité.
