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Photo Portrait Marie-Hélène Royet Banque Richelieu

Banque Richelieu Monaco : « Il y a une énorme opportunité d’investissement! »

La finance verte est l’un des Eldorado du moment. Chez Banque Richelieu Monaco, Marie-Hélène Royet, Chief lnvestment Officer, confirme que les opportunités sont nombreuses dans le secteur des énergies renouvelables et des technologies émergentes.

Quelles sont les « mégatendances » du moment? La transition énergétique?

En tant que spécialistes de la gestion financière sur-mesure, nous sommes convaincus qu’aligner les portefeuilles d’investissement sur les « mégatendances » qui vont redéfinir le monde dans les années à venir, est créateur de performance à moyen terme. Les entreprises exposées à ces « mégatendances » connaîtront une croissance supérieure à la moyenne. Depuis le début de l’année, les compagnies d’assurance estiment le coût des catastrophes climatiques à un plus haut historique sur les 10 dernières années. Le réchauffement climatique qui était avant la crise sanitaire du Covid un problème de moyen/long terme est devenu aujourd’hui une opportunité à court terme pour les politiques. L’Europe avec son « Green Deal», la Chine, les Etats-Unis nous annoncent successivement des programmes de relance keynésienne orientés massivement vers des investissements pour répondre aux challenges posés par le climat.


Vous misez sur les énergies renouvelables?

Nous avons donc un alignement des politiques quant à la décarbo­nisation de nos économies. Le défi est énorme, est-ce réaliste? Je suis incapable de vous le dire. Cependant, ce que l’on sait et ce qui est très clair, c’est qu’il y a une énorme opportunité d’investissement, lorsque nous regardons la façon dont les capitaux vont circuler et où les retours sur investissement vont se faire dans les prochaines années. En tant qu’investisseur, les opportunités sont nombreuses, dans le secteur des énergies renouvelables, mais également dans les tech­nologies émergentes telles que l’hydrogène, les piles à combustible, les batteries, les biocarburants, le stockage du carbone.


Quid des valeurs des énergies fossiles ?

Aujourd’hui, tout devient électrique. Cette électricité sera produite de plus en plus à partir d’énergies renouvelables et non plus à partir d’éner­gies fossiles dans les prochaines années. Pour 2 raisons: le vent et le solaire sont les énergies les plus propres. Mais ce qui est intéressant, c’est de regarder le coût. En 2020, grâce aux progrès technologiques, aux investissements et aux économies d’échelle, l’énergie éolienne et l’énergie solaire sont aujourd’hui LES moyens les plus économiques de produire de l’électricité dans le monde.
Ces 2 constats expliquent pourquoi les capacités électriques dans le monde à partir des énergies renouvelables augmentent fortement. L’an passé, année fortement perturbée par la crise du Covid, contrai­rement à ce que nous aurions pu attendre, elles ont augmenté de 45 % dans le monde par rapport à 2019. Malgré ce record, ces capacités supplémentaires ne représentent que la MOITIÉ des besoins annuels nécessaires pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Nous pourrions donc encore assister à une accélération par rapport aux niveaux actuels. L’AIE (Agence Internationale de !’Energie) estime que plus de 20 000 milliards de dollars seront investis dans le secteur des énergies propres jusqu’en 2040, soit une moyenne de près de 1 000 milliards de dollars par an. Cette année, la Corée du Sud et le Danemark ont déjà annoncé deux des plus grands projets de parcs éoliens de l’histoire.

C’est la fin du plastique?

Les emballages plastiques sont perdus à 95% après une seule utili­sation, c’est un coût de 120 Milliards de dollars par an. Ils devraient plus que quadrupler d’ici 2050, et si on continue ainsi, les plastiques dans la mer pourraient dépasser les poissons d’ici 2050. Le plastique ne disparaîtra pas, car il faut lui reconnaitre des avantages: c’est bon marché, c’est léger, polyvalent. Mais on doit innover pour que le plastique ne devienne jamais un déchet. Nestlé est prêt à investir 1,8 Milliards d’euros d’ici 2025 afin d’aider des start-ups susceptibles de trouver des solutions pour les plastiques alimentaires.
L’objectif aujourd’hui est de puiser le moins possible dans nos ressources naturelles qui sont limitées et insuffisantes pour notre croissance future. Nous devons éviter au maximum le stade de déchets.
C’est à ce stade qu’intervient l’économie circulaire qui n’est pas un proces­sus de recyclage avancé. Le recyclage d’un produit commence au stade de la mise au rebut : le recyclage n’augmente pas la valeur d’un objet. Dans une économie circulaire, au contraire, les produits sont fabriqués pour durer plusieurs cycles de vie grâce à des boucles de réparation, de redistribution, de remise à neuf et ou de refabrication. Ajouter la circularité dans nos modèles économiques signifie que nous pensons dès la fabrication aux prochains cycles du produit.
Les sociétés qui intègrent de la circularité dans leur process de dévelop­pement démontreront une résistance financière plus importante dans les prochaines années avec un modèle de croissance plus soutenable et moins dépendant, dans une certaine mesure, aux cycles économiques.


Quel est le pourcentage de ces valeurs dans le portefeuille de vos clients ? Le montant de la finance verte chez Richelieu ?

Certaines banques font des investissements ESG par défaut. Et vous? Chez Banque Richelieu Monaco, l’objectif de performance reste notre critère principal dans la construction des portefeuilles. Le critère ESG est un critère d’éligibilité pour sélectionner un investissement mais n’est pas exclusif, d’autres critères fondamentaux seront pris en considération. Je tiens à préciser que nous avons développé un process de gestion personnalisé avec des solutions d’investissement sur-mesure aussi
bien dans la gestion de nos mandats discrétionnaires que dans les {e, conseils qui sont prodigués à notre clientèle fortunée internationale. Je ne pourrai donc vous répondre par un pourcentage précis quant à notre exposition dans la thématique de la transition énergétique.

Miléna RADOMAN

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