ERMTS, Brasca, voie piétonne des Salines… L’objectif est de fluidifier le trafic ferroviaire et routier, intramuros et aux portes de Monaco.
Des trains assaillis par les pendulaires, des bus bondés et un trafic saturé… La mise en place d’un plan global d’équipement et de mobilité « volontariste » est toujours indispensable, selon Nathalie Amoratti-Blanc, et ce même si le Gouvernement évoque « une baisse du trafic routier aux frontières d’environ 7 % depuis 2015, qui se poursuit en 2023». D’autant plus si on se fie aux engagements supplémentaires du plan État-région côté français : « Zéro euro n’a été prévu pour le secteur Riviera. Autrement dit, aucun investissement supplémentaire n’est prévu pour améliorer les transports entre Nice et Vintimille », regrette publiquement Brigitte Boccone-Pagès.
Lors des débats budgétaires, aucun plan Mobilité n’a été rendu public*, mais le gouvernement monégasque a donné quelques pistes pour améliorer le trafic ferroviaire et routier. La Conseillère-Ministre de l’Équipement, l’environnement, et l’urbanisme, Céline Caron-Dagioni, a confirmé que l’État monégasque « participerait aux travaux sur le réseau SNCF, et notamment sur le système European rail traffic management systems (ERTMS), un système qui permet de réguler et d’améliorer le cadencement, et les fréquences, sur le réseau (qui doit être installé en 2027 dans les Alpes-Maritimes selon la SNCF, NDLR). La gare de Monaco a encore une marge d’exploitation possible, à condition que les trains y arrivent. » En octobre, en plein renouvellement de la concession à la SNCF, Céline Caron-Dagioni avait pesté contre le service rendu, « pas à la hauteur » des 7 millions d’euros payés par l’État monégasque : « Ce petit coup de colère a porté ses fruits. Le Ministre d’État a apporté son soutien. Les équipes de la Direction de la Prospective et de la SNCF discutent en ce moment et comparent les comptages. (…) Qu’ils soient estampillés « Monaco » ou « Marseille », ce qui m’importe, c’est que j’ai bien le nombre de TER prévus dans la convention à Monaco. Et notamment les double-rames, ou triple-rames s’il le faut, aux heures de pointe. »
Pour réduire la circulation intra-muros, le gouvernement mise sur les parkings relais, comme celui de la Brasca (3 000 places), « comprenant également un parking poids lourds et bus associé à une liaison souterraine à destination », selon Pierre Dartout. A Monaco, une voie piétonne entre le boulevard de Belgique et le quartier de la Condamine est prévue pour relier le parking des Salines et ses 1 800 places au Jardin exotique au centre-ville, et ainsi « désenclaver un quartier excentré par un moyen autre que le recours à la mobilité routière », a expliqué le Ministre d’État. Coût de l’opération : 102 millions d’euros. « Les élus ont pris bonne note que cette voie est envisagée comme un substitut au projet de télécabine qui avait été prévu il y a quelques années », a commenté Franck Julien.
Milena Radoman