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« Le plan OR.MO.SE a pour objectif d’apporter une réponse à toutes les crises »

Le Plan OR.MO.SE (Organisation Monégasque des Secours) a été conçu en prévision d’événements graves pouvant mettre en péril de nombreuses vies humaines ou causer d’importants dommages. Le Conseiller de Gouvernement – Ministre de l’Intérieur Patrice Cellario explique comment il fonctionne.

Le Plan Or.Mo.Se est le plan déclenché en cas de crises exceptionnelles. Pour toutes les crises ?
Le plan OR.MO.SE a pour objectif d’apporter une réponse à toutes les crises, à l’échelle nationale ou internationale, dans le domaine de la sécurité civile et de la protection des populations en mobilisant tous les services de l’État. Ce plan « chapeau » fi xe un cadre général, il est complété par un ensemble de plans de secours adaptés aux évènements redoutés comme des catastrophes naturelles (tsunami, tremblements de terre, inondations, montée des eaux…) des attentats, des attaques biologiques ou des accidents d’ampleur catastrophique (explosion d’une usine, coupure d’un générateur électrique, d’un immeuble., marée noire, etc.)

Qui prend la décision de le déclencher ?
Le Plan OR.MO.SE est déclenché par S.E.M. le Ministre d’État ou par le Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Intérieur, en cas d’évènements graves susceptibles d’impacter gravement les personnes, les biens, l’environnement ou le fonctionnement de la Principauté.

Quand a-t-il été créé ?
Il a été élaboré en mai 1988 et a fait l’objet d’ajustements et de mises à jour régulières. Aujourd’hui, dans un souci permanent d’optimisation, de performance et d’adaptation, le Gouvernement Princier a engagé une réflexion globale de refonte de l’organisation de la gestion de crise en Principauté.

Ce plan a-t-il déjà été déclenché ? Dans quelles circonstances ?

L’organisation OR.MO.SE a été déployée à titre préventif lors de la tempête Alex le 30 septembre 2020 mais l’événement ayant épargné la Principauté, le déclenchement du plan dans sa plénitude n’a pas été nécessaire. Toutefois, le plan OR.MO.SE a d’ores et déjà été éprouvé dans le cadre d’exercices.

Pour sa mise en œuvre, les décideurs se regroupent au Centre Na-tional de Gestion de Crise (CNGC). Comment fonctionne cette cellule concrètement ?
Plusieurs stades existent dans la dynamique de ce plan. Au stade 1 du déclenchement, les autorités se réunissent au Ministère d’État, le CNGC est activé à partir du stade d’alerte 2. Il est alors constitué de huit cellules dont la composition s’adapte à la nature de la crise. Des entités ou des experts, en fonction de leurs domaines de compétence peuvent être alertés sur ordre du Directeur Général des Opérations (DGO) à savoir le Ministre d’État ou le Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Intérieur, si la thématique de la crise le nécessite.

Qu’abrite cette cellule (matériels sensibles, données confidentielles, stations de communication) ? Les missions sont-elles toujours réparties en cellules (crise, Directeurs Généraux, Secours Sauvetage, Soins Médicaux Entraide, Police & Circulation, Environnement & Urbanisme, Presse, Aménagement Urbain & Sociétés concessionnaires, Mairie) ?

Le CNGC est un espace sécurisé notamment face aux risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques) ; il doté, en autres, d’équipements numériques et de moyens de transmission dont le réseau CARDELINA et de type satellitaire. Le CNGC est l’organe de réflexion et de commandement du Directeur Général des Opérations (DGO). Il placé sous l’autorité d’un directeur de crise (le Directeur Général de l’Intérieur ou le Directeur Général de permanence) qui dispose, en fonction de l’événement à traiter, de l’ensemble des services de l’État à vocation opérationnelle ou disposant d’un domaine d’expertise spécifi que. Les éléments de terrain sont synthétisés par le PC Interservices et communiqués au CNGC dont l’action vise principalement à défi nir: les objectifs de gestion et de sortie de crise, ainsi que de retour à la normale ; les priorités et les contraintes majeures ; mais aussi la stratégie en matière de communication gouver-nementale et en matière de relations internationales.

D’autres plans spécifiques existent : le plan rouge en cas d’un événement brutal entraînant ou pouvant entraîner de nombreuses victimes, le plan accident d’aéronef, le plan Polmar, etc. Sont-ils mis en œuvre de la même manière que le plan OR.MO.SE, avec cellule de crise ?

Ces plans de secours s’inscrivent dans le dispositif général de Sécurité Civile. Ils correspondent à une stratégie d’action préétablie en vue d’un évènement spécifi que, inopiné ou prévisible, susceptible de survenir en Principauté. Ils permettent la mobilisation, la mise en œuvre des moyens adaptés à l’évènement, ainsi que la coordination de l’ensemble des services opérationnels et des associations œuvrant pour la protection des populations. Ces plans défi nissent également le commandement unique des opérations en fonction de la thématique de l’évènement. Le commandant des opérations est placé sous l’autorité du Directeur Général des Opérations.

Ces plans de secours impliquent de coordonner de la façon la plus efficace possible l’action de l’ensemble des services monégasques et français concernés par la mise en œuvre des secours ? Quels sont les moyens mis en place ?
Chaque plan est spécifique, les moyens mis en place sont dépendants de la thématique de l’évènement, de l’analyse de la zone d’intervention, du nombre de victimes et des personnes impliquées, de l’impact sur les infrastructures et les activités d’importances vitales.
En matière de sécurité civile, les relations avec la République Française sont régies par l’accord binational sur l’assistance mutuelle entre les services monégasques et français de secours et de protection civile du 16 Avril 1970. Cet Accord est mis en œuvre au quotidien dans le cadre du secours à la personne et de la lutte contre l’incendie assurés sur les communes françaises limitrophes par le Corps des Sapeurs-Pompiers de Monaco et le SMUR du CHPG. Ces interventions représentent de l’ordre de 25 % de l’activité globale du Corps des Sapeurs-Pompiers.

Quel est le rôle du Groupe de Protection, de Surveillance et d’Intervention (GPSI) de la Sûreté Publique, équivalent du RAID français ?
Le plan OR.MO.SE fi xe le cadre de l’action opérationnelle et de la mobi-lisation des moyens dans le cadre d’une situation de catastrophe grave et soudaine, d’origine naturelle ou accidentelle. La Direction de la Sûreté Publique joue généralement un rôle d’assistance aux moyens de secours en qualité de force concourante, sauf en cas de déclenchement d’un plan nécessitant une intervention spécifi que et prégnante des forces de l’ordre dans lequel la Direction de la Sûreté Publique endosserait alors le rôle de force menante.
Le Groupe de Protection, de Surveillance et d’Intervention (GPSI) a pour missions d’assurer les interventions à risques, de lutter contre la délin-quance dans le cadre du flagrant délit, d’assurer la protection des Hautes Personnalités en déplacement en Principauté, d’intervenir à l’occasion de troubles graves à l’ordre public nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifi ques des groupes d’intervention spécialisés mais aussi d’assurer le maintien de l’ordre lors de grandes manifestations. Ce groupe ne s’inscrit donc pas directement dans le plan OR.MO.SE. mais en fonction de la crise et des moyens qui devront être mis en œuvre, l’action du GPSI peut être engagée.

A Nice, Monaco a envoyé des équipes lors de l’attentat du 14 juillet 2016, racontez-nous (effectifs envoyés, missions effectuées, cellule psy post événement) ?
Le GPSI est en lien étroit avec le RAID français notamment en matière d’échanges et de formations afi n de permettre à la Principauté de disposer d’un groupe en permanence à la pointe des techniques modernes d’inter-vention. Le RAID, en cas de nécessité, peut sur demande des autorités monégasques venir renforcer le GPSI sur notre territoire. Cependant les accords franco-monégasque ne prévoient pas de réciprocité en la matière. Ainsi aucun personnel de la Sûreté Publique n’a été sollicité par les autorités françaises lors de l’attentat du 14 juillet 2016. En revanche, en matière de sécurité civile, le Corps des Sapeurs-Pompiers a mis à disposition du SDIS 06 lors dudit attentat un engin de lutte contre les incendies, deux Véhicules de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV) ainsi qu’un véhicule de commandement représentant un effectif de 14 sapeurs-pompiers, sans diminuer sa propre capacité opérationnelle pour faire face à un éventuel événement sur la Principauté.

A chaque événement son plan de secours


Le plan rouge : Il s’agit d’une stratégie d’action pré-établie en vue d’un événement brutal entraînant ou pouvant entraîner de nombreuses victimes.


Le plan accident d’aéronef : comme son nom l’indique, ce plan spécialisé répond au danger d’une chute d’aéronef sur le territoire de la Principauté. Ce danger est essentiellement lié à l’activité de l’héliport.


Le plan POLMAR : il est adapté à la lutte contre des pollutions limitées, susceptibles d’atteindre les côtes monégasques. En cas de pollution importante au large des côtes, le recours à la coopération internationale est indispensable.


Le plan RADTOX : ce plan de secours a été élaboré afin de prendre en compte les risques liés aux substances toxiques et les conséquences d’une contamination par ces dernières. Il s’accompagne de la mise en œuvre de matériels spécifiques de détection et de décontamination collective.


Le plan de secours à naufragés « SECNAV » : il fixe l’organisation des secours maritimes et terrestres à mettre en place dès que la situation d’un navire laisse présager qu’un incident survenu sur celui-ci doit entraîner l’évacuation des passagers et/ou la récupération de victimes dans l’eau.


Le plan de secours du tunnel Rainier III : Le caractère binational du tunnel routier Rainier III a conduit à la signature, le 11 octobre 2001, d’une convention entre la Principauté et la France, relative à la sécurité dans le tunnel reliant le réseau routier monégasque a la Route Métropolitaine 6007 (ex RN7).


Le plan de secours du tunnel ferroviaire SNCF : ce plan binational définit l’organisation de chaque pays face à un accident majeur dans l’ouvrage.

Milena RADOMAN

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