Du permis côtier à l’art de la table, La Belle Classe Academy propose des formations aux armateurs, équipages et cadres du yachting.
Formations de base à la sécurité, techniques de navigation, cours sur la météo ou encore team building… Depuis 2015, armateurs, cadres du yachting et membres d’équipage peuvent suivre à Monaco des cours personnalisés et certifiants. La Belle Classe Academy, située à l’arrière du Yacht Club de Monaco propose des modules payants variés. Pour se distinguer des autres centres de formation de la région, cette école enseigne l’art de la table et les codes de bonne conduite liés au nautisme. Les personnels de bord peuvent ainsi peaufiner leurs connaissances en mixologie, sur les grandes «étiquettes» de vins et de spiritueux, leurs cépages et leurs régions – « le tout agrémenté d’une dégustation de 48 vins différents ». L’objectif étant de se familiariser avec les produits de luxe – cigares, narguilés et thés compris – pour mieux les servir à des clients exigeants.
Réduire l’impact environnemental
Parmi ces formations, on retiendra particulièrement le programme E.T.Y.C. Objectif : sensibiliser les équipages des yachts aux questions environnementales et leur apporter des solutions concrètes pour réduire l’impact du yachting sur le milieu marin. Car pour un yacht de 45 m, on estime la consommation sur une saison à 5 400 bouteilles d’eau en plastique, 6 000 capsules de café en aluminium, 3 600 serviettes en papier, 6 000 pailles en plastique et.. 500L/h de fuel en full speed. Soit 150 voitures diesel à l’heure. « La vie à bord reste la plus grosse consommation du bateau et la flotte existante ne possède pas encore les dernières technologies souvent très couteuses à mettre en place; il est pourtant urgent d’agir. Une récente étude du WWF démontre que la Méditerranée est la mer la plus polluée au monde, contenant 4 fois plus de déchets que le 7ème continent de plastique », rappelle la société formatrice ETYC, consciente de l’équilibre à trouver pour « ne pas mettre en péril la qualité du service haut de gamme propre au yachting de luxe »… Les équipages doivent adopter les bons gestes. « Grâce à des exercices, chaque participant peut mettre immédiatement en œuvre des pratiques écoresponsables à bord, en cohérence avec le bateau. Objectifs : économiser du temps, de l’argent et de l’espace de stockage tout en améliorant la qualité du service aux clients. »
Selon Claire Ferandier-Sicard, fondatrice et CEO d’ETYC, on peut réduire facilement de 50% la pollution de l’air, notamment avec l’utilisation de biocarburants et de 30% la consommation d’eau avec des filtreurs par exemple. La jeune femme, qui espère faire certifier sa formation par l’OMI, a déjà 6 bateaux et 100 membres d’équipage à son actif. Un megayacht de 92m et un bateau privé de 50 m devraient bientôt s’ajouter à sa liste. Outre les subventions potentielles – l’Etat monégasque finance jusqu’à 70% la formation des équipages allant de 250 à 500 euros la journée via le Fonds vert -, le programme d’audit et de formation développé par cette société incubée à Monaco Tech a un argument choc pour séduire les propriétaires de ces signes extérieurs de richesse : « ne pas être la cible des activistes ». En mai, des manifestants ont ainsi aspergé le megayacht Elements estimé à 125 millions de dollars de peinture rouge et noir… « Nous allons lancer une plateforme d’ici à la fin 2023 où les capitaines formés pourront communiquer les actions qu’ils ont mené pour réduire l’impact envi-ronnemental des navires. »
Par Milena RADOMAN