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HVMC : « Il y a beaucoup de collectionneurs de spécialités qu’on ne soupçonne pas ! »

Pour Franck Baille, le marché de l’art monégasque est résilient, porté par un public plus large, plus jeune et… de collectionneurs aux goûts très variés.

 Comment se porte le marché actuel ? Est-il impacté par le désordre international ?

Il se porte plutôt pas mal. C’est toujours pareil. Ce sont les grandes tendances qui priment, à savoir les bijoux, les montres, les beaux objets dans chaque spécialité, l’art moderne, évidemment, les tableaux toutes époques en fonction des cotes, quelles que soient les époques. L’ancien marche très bien quand vous avez des tableaux de grande qualité de maitre.

Avec un boost des ventes en ligne ?

Le mode opératoire a beaucoup changé par rapport à mon entrée dans la profession il y a 45 ans, avec les ventes en ligne, à distance, grâce aux plateformes. HVMC travaille avec trois plateformes : Invaluable, Drouot Live et Interenchères. C’est devenu l’activité principale des ventes aux enchères, quelles que soient les maisons de vente. Nous, à chaque vente, on a 600 ou 700 inscriptions. On travaille avec une clientèle issue du monde entier ! Invaluable permet par exemple de toucher le marché nord-américain et anglo-saxon.

Le profil de l’acquéreur a évolué ?

Oui, bien sûr. Le public est beaucoup plus large, plus jeune. Certaines spécialités, malheureusement, sont en perte de vitesse, comme l’argenterie, les livres anciens. En revanche, la bande dessinée est un marché en pleine expansion, qui touche un public large. Vous avez des BD qui se vendent plus d’un million d’euros ! On lance un département en bande dessinée. Ça va des comics à la littérature belge. Nous avons des correspondants en Belgique. Pour la prochaine vente, par exemple, on va rentrer une BD de Michel Vaillant sur le Grand Prix de Monaco. C’est une planche assez emblématique qui est estimée entre 70 000 et 80 000 euros. Et puis, on est en train d’examiner une collection où il y a des planches originales de Hergé.

Monaco compte beaucoup de collectionneurs ?

Il y a effectivement beaucoup de collectionneurs discrets, en art moderne, en bijoux, en montres, en voitures… Mais aussi de spécialités qu’on ne soupçonne pas. Par exemple, il y a quelques années, j’ai fait un inventaire à Béziers, d’une collection de poupées. Il y avait une soixantaine de pièces, dont quelques pièces importantes. J’ai fait appel à un confrère très spécialisé, Jean-Pierre Lelievre, basé à Chartres, dans l’idée de lui envoyer la collection. Et puis finalement, je l’ai organisée à Monaco. On a eu la surprise de constater qu’il y avait en Principauté l’un des plus gros collectionneurs de poupées. La vente a été un succès improbable.

Sur une vente type, comment sont répartis les gains ?

Les frais pour les vendeurs sont très variables, selon la nature et l’importance des objets. Un sac d’une valeur de 1 000 euros n’a rien à voir avec un Claude Monnet… Quant aux frais pour les acheteurs, ils vont de 20 à 25 %, selon les ventes. (En sus du prix d’adjudication, l’acheteur devra acquitter des frais de 25% HT jusqu’à 500 000 €, 23% HT sur la tranche de 500 001 € à 2 000 000 € et 20% HT sur la tranche au-delà de 2 000 001 €, NDLR.)

Quelles sont les plus belles ventes, dont vous êtes le plus fier ?

On a fait quelques coups de marteau millionnaires ! Je pense qu’on est dans le top 1 des ventes de bijoux d’un Hexagone élargi. Nous avons vendu sept ou huit saphirs du Cachemire, dont plusieurs millionnaires comme le Grand Bleu, un saphir octogonal de 208 carats (adjugé 2,620 millions d’euros). Côté sculptures, il y a aussi le record mondial sur une “tête idéale” en marbre d’Antonio Canova (1757-1822), d’une collection suisse, adjugée 2 millions d’euros. On a vendu un autre Canova en vente privée mais je ne peux pas donner le prix car l’acquéreur ne le souhaite pas…

Dans l’art moderne et contemporain, je pense à l’adjudication d’un chef d’œuvre du Douanier-Rousseau pour 2 600 000 euros, record mondial, ou aux 4 200 000 euros d’une petite huile d’Henri Matisse.

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