Cette technologie a été testée dans les ports de Monaco !
Les infrastructures en béton dans les environnements marins côtiers peuvent avoir des effets dévastateurs sur ces écosystèmes. Rien que le ciment, principal ingrédient du béton, contribue à environ 8 % des émissions mondiales de CO2 ! C’est pourquoi en 2012 deux biologistes marins israéliens ont créé ECOncrete « afin de concevoir un matériau écologique qui crée des habitats sur les infrastructures côtières et marines, permettant à la vie marine de s’installer et de prospérer tout en répondant à des exigences strictes en matière d’ingénierie », explique le cofondateur Ido Seller. Les surfaces rugueuses et irrégulières d’ECOncrete, avec leurs interstices et leurs trous qui servent de passage, constituent des habitats, des abris et des espaces de reproduction. Elles permettent la création de niches écologiques, favorisant la croissance d’organismes tels que les huîtres, les coraux, les balanes et les algues, et soutenant les populations de poissons. En outre, la biocalcification protège le béton de l’érosion et amortit les forces hydrodynamiques. Les solutions ECOncrete sont censées diminuer l’empreinte carbone des infrastructures maritimes en béton (l’adjuvant pour béton bio-améliorant, compatible avec n’importe quel mélange de béton, est fabriqué à partir de sous-produits et de matériaux recyclés, et est neutre en carbone à 92 %).
8 millions de dollars en 6 mois
« Après 12 ans au marché, nous avons plus de 50 projets d’infrastructures mondiaux », poursuit Ido Seller. Plusieurs projets de restauration écologique ont ainsi été développés à New-York et la technologie est utilisée à travers le monde, de Rotterdam à Wellington… en passant par Monaco. « Un de nos projets est à 200 mètres d’ici», a annoncé le biologiste lors du BEFF, au Grimaldi Forum. En 2019, cinq modules développés par la société israélienne avaient été installés à l’entrée du bassin portuaire de Fontvieille, dans la ceinture d’enrochements de l’avant-port. Ils ont fait l’objet d’un suivi scientifique par la Direction de l’Environnement, afin d’évaluer leur efficacité et si le test s’avérait concluant, d’autres modules de ce type devaient être installés à différents endroits du littoral monégasque. C’est visiblement le cas. « Pendant les 6 dernières semaines, ECOncrete a délivré plus de 8 millions de dollars de contrats, c’est le revenu en 6 mois. Depuis les 3 dernières années, nous avons vu un doublement de la croissance chaque année, très prometteur, c’est un pipeline qui s’est transformé en un grand projet », estime James Lindsay du family office Builders Vision, rejoint depuis par d’autres investisseurs.