Tout récemment nommé au poste de Directeur de l’Association Monégasque pour l’Aide et la Protection des Enfants Inadaptés (A.M.A.P.E.I), Denis Luc entend mettre son expérience au service de l’association. Déterminé à poursuivre le développement de la structure, l’homme nourrit de grands projets.
Denis Luc est un homme de terrain. C’est donc tout naturellement qu’il a souhaité s’entretenir avec nous dans les locaux de l’A.M.A.P.E.I. « J’aime être au plus près des bénéficiaires pour comprendre leurs attentes et leurs besoins. Il n’y a qu’ainsi que nous pourrons y répondre de la manière la plus efficace possible », explique-t-il. Âgé de 62 ans, marié et père de deux enfants, le nouveau directeur n’a en rien perdu sa passion et son envie des premiers jours. « Cela fait plus de 40 ans que j’œuvre dans le champ médico-social et social. J’ai, à la fois, été impliqué dans le secteur de l’handicap et dans celui de la protection de l’enfance. » Ce métier ? Il le connaît parfaitement. D’abord éducateur spécialisé, il a ensuite été chef de service, directeur adjoint et directeur dans des organismes tels que la Croix Rouge Française, ou encore l’Institut Régional Sourds Aveugles de Marseille. Ce parcours varié, vécu à Montpellier, Valenciennes, mais aussi à Nice lui a permis d’appréhender toutes les facettes des instituts qui accueillent des personnes en situation de handicap.
Une première collaboration avec l’A.M.A.P.E.I. dans les années 2000
Si Denis Luc a réalisé la plus grande partie de sa carrière en France, il connaît néanmoins les spécificités de la Principauté pour y avoir travaillé, dans les années 90, en tant qu’éducateur spécialisé à la maison d’enfant à caractère sociale, connue sous le nom, aujourd’hui, de foyer Princesse Charlène. « Je suis resté cinq ans à Monaco avant d’aller à Nice. Il m’arrivait de collaborer avec l’A.M.A.P.E.I lorsque Jérome Galtier était directeur. Dès lors que le poste de directeur s’est libéré, je n’ai pas hésité et j’ai candidaté. Je suis ravi d’être ici aujourd’hui. »
Fidèle à lui-même, le nouveau directeur de l’association Monégasque pour l’Aide et la Protection des Enfants Inadaptés entend mettre son expérience à profit. « J’ai suivi et accompagné tout type de public. Ces expériences sont un moteur pour moi. J’estime qu’il faut connaître son environnement pour pouvoir prendre les bonnes décisions. C’est important pour moi d’être sur le terrain. Je suis dans cette démarche pédagogique. Cela permet aux équipes et à moi-même de nous améliorer. »
Au cœur d’une équipe soudée
Depuis son arrivée à l’A.M.A.P.E.I, Denis Luc n’a eu de cesse que de travailler en étroite collaboration avec les équipes. Une volonté marquée chez l’homme. « Cela me permet de donner du sens à mes décisions. Nous sommes un collectif. Ce que j’apprécie ? C’est quand tout le monde amène des idées. L’équipe est ensuite plus en confiance. Je ne suis pas le seul à avoir des ressources. C’est important d’être à l’écoute des autres » rajoute-t-il.
Au quotidien, plusieurs projets rythment la vie de l’association. L’un des enjeux principaux est de redéfinir un projet viable. Denis Luc s’explique : « L’association est en perpétuel mouvement. Il faut prendre en compte toutes les problématiques. Je pense notamment au vieillissement des personnes en situation de handicap, à l’adaptation au travail, à l’évolution de l’accompagnement pour les hébergements. Il y a plusieurs projets en réflexion et plusieurs perspectives d’évolution. C’est pourquoi j’adore ce que je fais. C’est un métier vivant. Il y a eu énormément d’avancées. La question de l’handicap et de l’accompagnement n’a pas toujours été écoutée. Mais le regard de la société sur le handicap n’a plus rien à avoir avec celui que j’ai connu lorsque j’ai commencé ma carrière. C’est positif ! Cela fait 40 ans que je l’exerce. J’aurais pu prendre ma retraite, mais j’ai cette passion qui m’anime et qui me pousse à continuer. J’ai encore des choses à vivre et à donner », dit-il en souriant.
Pleinement épanoui dans ses nouvelles fonctions, Denis Luc s’est rapidement laissé séduire par ce projet. Même s’il en a vu des dizaines d’autres au cours de sa carrière, l’A.M.A.P.E.I semble avoir quelque chose en plus. « L’environnement est propice à la réalisation de projets. Il y a une vraie possibilité de travailler et d’accomplir des missions plus rapidement qu’à l’accoutumée. Cela permet d’avoir des réflexions sur de nouveaux projets et ainsi continuer à avancer. C’est très satisfaisant. »
L’A.M.A.P.E.I, une association qui œuvre pour le bien-être de ses bénéficiaires
L’association Monégasque pour l’Aide et la Protection des Enfants Inadaptés a été créée en 1966 par les docteurs Christian et Mireille Calmes. Cette structure a pour objectif d’apporter une aide aux personnes en situation de handicap et à leurs familles. L’association compte aujourd’hui une soixantaine de bénéficiaires, répartie dans différents centres d’accueil et de permanence des soins (CAPS).
Le CAPS 1 est basé sur l’adaptation des personnes au travail en fonction d’une situation de handicap. « Nous organisons plusieurs ateliers, tout au long de la journée, pour que chacun puisse s’épanouir dans la tâche qu’il accomplit et se sente valorisé », explique Denis Luc. Il y a un réel but professionnel. Chaque bénéficiaire travaille, est rémunéré et a des obligations. « Ils font d’ailleurs un super travail ! Évidemment, il faut être à leur écoute. Ici, la productivité n’importe pas. Nous devons faire attention à ne jamais les surcharger de tâches. Nous nous devons de prendre en compte chaque aspect : l’adaptation au travail, la fatigabilité, la concentration, la dextérité, leurs compétences. »
Le CAPS 2, lui, « se concentre sur les personnes en situation de handicap qui ne peuvent pas avoir accès au monde du travail, parce que leur handicap ne le permet pas. Il faut donc se concentrer sur la partie accompagnement, de type : “centre d’accueil de jour et de centre d’activité”. Nous mettons en place des activités créatives, sociales, culturelles ou sportives. »
Enfin, le foyer de vie est spécialisé dans l’hébergement de personne 24 h/24. « C’est leur maison. L’approche est différente, mais il doit y avoir la même synergie, la même envie d’avancer et la même envie d’améliorer le quotidien de ces personnes entre les trois entités », explique Denis Luc.
Kevin RACLE