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BANQUE RICHELIEU : « L’IA représente un domaine d’investissement prometteur »

Pour Alexandre Hezez, stratégiste du groupe Banque Richelieu, l’IA est une valeur à avoir en portefeuille.

« Pour saisir pleinement l’étendue et la complexité des capacités de l’intelligence artificielle, il suffit de se pencher sur le jeu de Go, traditionnel en Chine », analyse Alexandre Hezez, stratégiste du groupe Richelieu. Dans ce jeu aux 360 pièces sur un plateau de 18×18 cases, le nombre de mouvements possibles est estimé à 10^10^100… « Le jeu est si élaboré que les champions de Go passent la majeure partie de leur vie à le maîtriser. Un ordinateur doté d’IA a réussi cet exploit en seulement trois jours », commente le stratégiste, rappelant que « cette révolution ne se limite pas à une amélioration des processus existants ; elle ouvre la porte à de nouvelles façons de penser, de travailler et de résoudre des problèmes complexes ».

« Un avantage compétitif significatif »

« Moteur de transformation économique et commerciale », l’IA est donc une valeur à avoir en portefeuille. « Les entreprises qui intègrent l’IA dans leurs opérations peuvent gagner un avantage compétitif significatif. L’IA peut améliorer l’efficacité opérationnelle, réduire les coûts, augmenter la vitesse de production et offrir une personnalisation plus poussée des produits et services. Ces avantages peuvent se traduire par une augmentation des parts de marché et une rentabilité accrue. Pour les investisseurs, l’IA représente un domaine d’investissement prometteur » estime Alexandre Hezez, comparant cette montée en puissance avec la digitalisation opérée lors de l’épidémie du Covid-19.

Pour un gestionnaire de portefeuille, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les stratégies d’investissement est alors devenue selon lui un impératif incontournable. « Évaluer la maturité et l’engagement d’une entreprise envers l’IA devient un critère essentiel pour juger de sa viabilité et de son potentiel d’investissement à long terme ». De la même manière qu’« ignorer l’impact de l’IA peut exposer les portefeuilles à des risques significatifs. Les entreprises qui ne s’adaptent pas ou qui sous-estiment l’importance de l’IA risquent de perdre leur compétitivité, de voir leur modèle d’affaires devenir obsolète et de subir une érosion de leur part de marché. Par conséquent, un gestionnaire de portefeuille avisé doit non seulement rechercher des opportunités d’investissement dans des entreprises directement impliquées dans le développement de l’IA, mais aussi évaluer comment l’IA influence et transforme les industries traditionnelles ». Parmi les secteurs friands d’IA, on observera particulièrement le pharmaceutique et les centres de données.

« Bulle ou pas bulle ?»

Depuis plusieurs mois, le développement à vitesse Grand V de l’intelligence artificielle, avec une valorisation grimpant en flèche des entreprises opérant dans l’univers de l’IA, a mené à des discussions sur la possibilité d’une bulle financière. A savoir, un phénomène d’« augmentation rapide et souvent injustifiée du prix des actifs », suivi d’une chute tout aussi rapide lorsque les bulles « éclatent »…

Pour Alexandre Hezez, de nombreux arguments suggèrent certes une Bulle : « Certaines entreprises d’IA ont atteint des valorisations élevées, parfois basées davantage sur le potentiel futur perçu que sur les résultats financiers actuels. L’IA est souvent présentée comme une technologie révolutionnaire, ce qui peut inciter à la spéculation et à l’investissement basé sur la peur de rater une opportunité (FOMO), plutôt que sur une analyse fondamentale solide. De plus, elle bénéficie d’une couverture médiatique considérable, qui peut parfois amplifier l’enthousiasme et la spéculation sans une compréhension complète des limites technologiques actuelles ou des défis à surmonter ».

Néanmoins, cette théorie est tempérée par d’autres éléments. « Contrairement à d’autres bulles, les progrès dans le domaine de l’IA sont tangibles, rentables et ont des applications pratiques qui transforment déjà divers secteurs, tels que la santé, la finance, la fabrication, et le divertissement ». Par ailleurs, « l’IA a le potentiel de continuer à croître et à se développer, offrant de nouvelles opportunités commerciales et des gains d’efficacité. Cela indique que, bien que certaines entreprises puissent être surévaluées à court terme, la thématique dans son ensemble a un potentiel de croissance significatif.» Enfin, selon Alexandre Hezez, « les progrès réalisés dans le domaine de l’IA et son intégration croissante dans les produits et services quotidiens suggèrent que, contrairement aux bulles traditionnelles, il y a une base solide de croissance et d’innovation soutenant l’intérêt pour l’IA ».

Le stratégiste de Richelieu compare ainsi le phénomène actuel avec l’essor de l’internet dans les années 1990 et 2000. « La bulle Internet des années 2000 était caractérisée par une spéculation extrême sur les entreprises dot-com, dont beaucoup n’avaient pas de modèle d’affaires viable ou de revenus significatifs. En revanche, bien que l’IA suscite également une forte spéculation, elle est déjà intégrée dans de nombreux processus et produits existants, démontrant son utilité et sa valeur ajoutée ». D’autant que les valorisations n’ont pas atteint les niveaux excessifs des années 2000. « Dans le cas de Nvidia, la hausse du cours a été en regard des résultats de la Société. En termes de valorisation malgré une hausse de plus de 238% sur 2004, les multiples de valorisation sont restés stables, reflétant une très forte attente au niveau des fondamentaux, justifiée par les dernières annonces des résultats de l’entreprise », selon Alexandre Hezez, qui pense que « le cas de l’Intelligence artificielle n’est pas une bulle au sens théorique mais un véritable changement de paradigme qui permettra aux entreprises d’accroitre leur productivité ».

Chez Banque Richelieu, « l’IA est aujourd’hui un outil d’aide et de recherche uniquement. L’humain reste central pour la gestion d’autant que Richelieu gère de très grands comptes », précise Alexandre Hezez. Le groupe bancaire familial spécialisé dans la gestion de fortune et la gestion d’actifs 7,7 milliards d’actifs sous gestion. Depuis 1996, la filiale la Banque Richelieu Monaco se concentre sur la gestion privée pour le compte de familles fortunées d’une quarantaine de nationalités (4 Mds€ d’actifs totaux sous gestion en décembre 2023).
 

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