Après une année 2020 largement impactée par la crise sanitaire (notamment par la période de confinement pendant un quart du premier semestre), 2021 marque la reprise de la plupart des indicateurs économiques. L’emploi ne fait pas exception dans cette embellie et, en décembre, le nombre de salariés actifs1 du secteur privé dépasse les 53 000.
Avec plus de 2 000 salariés supplémentaires par rapport à 2020, la population a augmenté de 4,1 % et retrouve un niveau équivalent à celui d’avant-crise. Dans le même temps, le dispositif de CTTR total (zéro heure travaillée), dont l’utilisation a décliné au fil de l’année 2021, concerne moins de 80 emplois, contre six fois plus à la fin de l’année précédente.
Néanmoins, les voyants ne sont pas au vert dans tous les secteurs d’activité. L’Hébergement et restauration est le grand secteur d’activité (GSA) qui a payé le plus lourd tribut face à la pandémie. Après une chute brutale de son activité en 2020 qui s’est traduite par une forte baisse du nombre de salariés, le secteur s’est nettement redressé en 2021, sans parvenir toutefois à recouvrer son effectif : à la fin de l’année, il est le seul à afficher une baisse par rapport à 2020. Ce sont les Autres activités de services, elles aussi largement pénalisées par la crise, qui ont connu la plus forte progression de leur main d’œuvre en volume en 2021 (+11 % soit +600 salariés).
Avec 9 millions d’heures supplémentaires par rapport à 2020, le volume total d’heures travaillées s’élève à 89,6 millions à la fin de l’année, progressant de 11,2 %. L’Hébergement et restauration, les Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien et la Construction sont les trois GSA qui ont connu la plus forte croissance du volume d’heures entre 2020 et 2021 (respectivement +17,5 %, +15,6 % et +14,5 %). Sur le dernier trimestre, les nombres mensuels d’heures retrouvent des niveaux équivalents à ceux de 2019, réduisant l’écart creusé par deux années de pandémie. Le cumul annuel du nombre d’heures travaillées en 2021 est ainsi inférieur de moins de 5 millions à celui de 2019.
Par ailleurs, Monaco compte 6 308 employeurs dans le secteur privé à fin 2021, soit 182 supplémentaires par rapport à la même période l’année précédente (+3 %) et 126 de plus qu’en 2019. Le nombre de structures a augmenté quelle que soit la taille en termes d’effectif salariés et le secteur d’activité (à l’exception de l’industrie).
La structure de la population reste inchangée mais les salariés vivent de plus en plus loin de la Principauté
Alors que la répartition hommes-femmes et l’âge moyen des salariés du privé restent relativement stables sur les dernières années, d’autres caractéristiques socio-démographiques ont évolué, accentuant certains profils de travailleurs.
Ainsi, les pendulaires, qui constituent la majorité de la main d’œuvre salariée de Monaco, ont vu leur nombre augmenter constamment sur les dernières années. En décembre 2021, 88,6 % des salariés du privé travaillent en Principauté mais n’y habitent pas, soit 0,4 point de plus qu’en 2020. Près de 42 000 personnes résident en France, dont presque 30 000 au-delà des quatre communes limitrophes à Monaco, soit 55,6 % de l’ensemble des salariés. C’est d’ailleurs cette proportion qui a le plus augmenté entre 2020 et 2021 (+1,2 point), au détriment des habitants de Monaco et des communes limitrophes. Ces derniers représentent un peu moins d’un quart des salariés du privé, soit envi-ron 12 000 personnes. Bien que leur proportion soit relativement en baisse, les résidents de Monaco sont très légèrement plus nombreux que l’année précédente, approchant les 6 000.
En ce qui concerne la nationalité des salariés actifs du secteur privé, les Français sont les plus représentés, autour de 33 000 personnes, en augmentation par rapport à 2020. Alors que la plupart des autres communautés ont également vu leur effectif de salariés progresser, le nombre de Monégasques, à hauteur de 977, est quasiment identique à l’année précédente. L’Hébergement et restauration est le premier employeur privé de ces salariés nationaux dont la quasi-totalité résident en Principauté et parmi lesquels 37 % sont des femmes.