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Résilience économique

La résilience des économies

Dès le début de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, le 24 février 2022, des masses de prévisionnistes en tous genres avaient annoncé des tombereaux de désastres.

Le pire, selon eux, était probable : chute de l’activité économique, raréfaction drastique des approvisionnements en énergie, en denrées alimentaires et en matières premières. Le tout provoquant inéluctablement une survenue du chômage de masse dans les pays industrialisés, avec son cortège d’affrontements sociaux, et de terribles famines sur le continent africain et au Moyen-Orient.
Mais en ce printemps 2023, après plus d’un an d’un conflit pourtant aussi meurtrier que destructeur sur le territoire en cause, la situation est très loin d’être celle prédite par ces augures de malheurs.
Il n’y pas eu de récession, il n’y a pas eu de coupures d’électricité durant l’hiver, pas de manque de gaz, un pétrole qui continue à arriver et avec un coût au baril inférieur à celui du début de l’année passée et enfin des céréales ukrainiennes et russes exportées en très grandes quantités grâce à un accord entre les belligérants sur ce point.
Spécialiste des questions de finances internationales, Paolo Di Gaeta, ne fut jamais au nombre des alarmistes enfiévrés. « Tout d’abord » commente-t-il, « Parce que ce conflit demeurait dans un territoire cantonné et éloigné des zones d’échanges mondiaux et ensuite parce que l’on a observé très vite que les opérateurs économiques ont su mettre en place des circuits de dérivations planétaires pour se fournir ailleurs en matières premières et ressources énergétiques qu’auparavant elles achetaient dans la zone en guerre d’où plus rien ne sortait, soit pour cause de blocus soit en raison des sanctions prises contre la Russie. »


A condition de maîtriser l’inflation en douceur

Reste une conséquence négative annoncée et qui, elle, s’est bien manifestée, c’est la forte poussée de l’inflation. De l’ordre de 8% en moyenne dans la zone euro avec des pics nettement supérieurs pour certains biens : 16% pour l’alimentation, 25% pour l’énergie. Et là aussi, il ne s’agit que de moyennes pondérées. « En fait, c’est à ce niveau que réside le vrai danger pour la croissance » commente Paolo Di Gaeta. « D’une part, il ne faut pas laisser déraper la montée des prix des biens de consommation à un niveau où les demandeurs potentiels ne pourraient plus les acquérir. Mais, d’autre part, il ne faut pas que les remèdes anti-inflationnistes, c’est-à-dire, la montée des taux directeurs des banques centrales, lesquels conditionnent le coût des crédits, dépasse le point au-delà duquel les États et les entreprises ne peuvent plus emprunter pour investir et donc assurer un niveau satisfaisant de l’activité. Il ne faut pas répéter certains excès de rigueur commis après 2008 pour tenter de résorber trop vite la crise dite des subprimes. Ce serait d’autant plus inepte de ne pas tenir compte des erreurs du passé que, pour le présent exercice et au-delà, les prévisions des banques centrales et de l‘OCDE sont bonnes concernant la conjoncture et les perspectives de croissance, et cela dans pratiquement toutes les parties du monde ».


La géopolitique et l’économie
Mais évidemment, toutes ces considérations deviendraient vaines si le conflit débordait de son cadre géographique limité actuel. La grande crainte en l’espèce étant l’attitude de la Chine, amie « officielle » de la Russie dans les temps qui viennent.
Un scénario catastrophe auquel Paolo Di Gaeta n’a jamais cru et il persiste dans cette opinion. « Contrairement à la Russie, la Chine est totalement entrée dans le commerce international et l’entièreté de son économie en dépend directement. L’Amérique du Nord et l’Europe sont ses premiers clients et ses premiers fournisseurs. Pékin ne pourrait donc pas assurer son activité et faire vivre décemment une population de 1 milliard 300 millions d’habitants si ses partenaires entraient en forte souffrance économique ce qui serait le cas si la guerre métastasait »
En contrepoint, l’intéressé ne se range pour au-tant du côté des « va-t’en guerre » estimant que le mieux, pour l’avenir, serait un effondrement complet de la Russie : « Ce pays possède un arsenal nucléaire démentiel répandu à travers tout son territoire. Une implosion totale de la Russie pourrait provoquer la naissance de plu-sieurs entités, monstrueusement semblables à la Corée du Nord avec ce que cela implique d’impossibilité à établir une harmonie géopolitique planétaire ».

Paolo DI GAETA

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