En 2023, la croissance du PIB a surpassé les attentes, tandis que l’inflation de base est tombée de 6% en 2022 à 3% aux États-Unis, reflétant les effets des politiques monétaires agressives et la normalisation post-COVID. Curieusement, l’année n’a pas connu de chocs majeurs affectant l’offre, la demande ou le commerce mondial, avec une inflation en recul grâce à une combinaison de politiques monétaires et de comportements économiques ajustés. Les consommateurs ont modéré leurs achats, les entreprises ont ajusté leurs stocks, et les États ont réduit les dépenses excessives. 2024 s’annonce comme une année de défis et d’opportunités. Trois « moteurs » macro-économique devraient se mettre en place progressivement au premier semestre 2024 : la hausse des salaires réels, l’amélioration progressive des conditions financières et bancaires, et la reprise du cycle industriel du fait d’une part de la fin du déstockage et d’autre part de la diffusion des plans de relance. Alors que l’économie mondiale se stabilise après la pandémie, deux forces motrices émergent : l’intelligence artificielle (IA) et l’Inde.
L’IA révolutionne tous les aspects de la vie humaine. De la santé à la finance en passant par le commerce de détail, l’IA offre des solutions inédites pour optimiser les processus, stimuler l’innovation et personnaliser les services. Cette révolution technologique ouvre la voie à une croissance économique sans précédent, mais elle soulève également des questions éthiques et sociales importantes. Elle promet de redéfinir non seulement notre économie, mais aussi la manière dont nous vivons, travaillons et interagissons les uns avec les autres. L’IA représente la frontière actuelle du progrès humain, un domaine où l’innovation continue de repousser les limites de ce qui est possible.
Elle peut automatiser les tâches répétitives, analyser de grandes quantités de données et prendre des décisions plus intelligentes. L’IA est déjà utilisée dans de nombreux secteurs, notamment la santé (pour diagnostiquer des maladies, développer des traitements et personnaliser les soins aux patients), la Finance (pour détecter les fraudes, gérer les risques et automatiser les transactions) ou le Commerce de détail (pour recommander des produits, personnaliser l’expérience client et optimiser la chaîne d’approvisionnement.)
L’IA offre des opportunités de croissance et d’innovation dans tous les secteurs. Elle peut aider les entreprises à améliorer leur efficacité, à réduire leurs coûts et à développer de nouveaux produits et services.
La révolution de l’intelligence artificielle, tout en ouvrant des horizons d’opportunités, crée également une dynamique distincte de gagnants et de perdants. D’un côté, les gagnants de cette révolution seront ceux qui embrassent activement l’IA sur les différents maillons de la chaine de valeur. D’un autre côté, les perdants potentiels sont ceux qui résistent ou sont lents à s’adapter à ces changements. Ces groupes risquent de se retrouver derrière dans une économie de plus en plus dominée par l’IA, avec des conséquences potentielles sur l’emploi, la part de marché et la pertinence globale dans leur domaine.
L’Inde est l’un des marchés émergents les plus dynamiques au monde. Avec une population jeune et une croissance soutenue, l’Inde attire les investisseurs étrangers. Le pays investit massivement dans ses infrastructures et développe son secteur manufacturier. Cependant, l’Inde doit encore relever des défis tels que la dépendance aux importations d’énergie et la création d’emplois.
Avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants et un PIB de près de 4 000 milliards de dollars, l’Inde offre un potentiel de croissance immense. La révolution logistique en cours, caractérisée par une amélioration significative de l’infrastructure de transport, pourrait augmenter le taux de croissance structurel du pays à 8-10 %.
Cette croissance, moins gourmande en ressources que celle de la Chine, repose davantage sur le secteur des services. Le gouvernement indien s’est également engagé à développer le secteur manufacturier et à attirer les investissements étrangers. L’Inde est confrontée à des défis tels que la pauvreté, la corruption et les inégalités. L’inflation reste une faiblesse structurelle. Cependant, le pays a accompli des progrès importants ces dernières années et sa trajectoire de croissance est positive. Presque la moitié du budget de dépenses d’infrastructure de cette année, d’un montant de 120 milliards de dollars, soit 3,3% du PIB, est consacrée aux routes et aux chemins de fer.
Les perspectives de l’Inde se distinguent largement dans la zone émergente malgré une certaine volatilité liée à toute transformation.
Alexandre Hezez, Group Strategist, Banque Richelieu