Depuis sa naissance, la Cooper S a toujours été le symbole d’un plaisir absolu et d’émotions inoubliables. Désormais sous la marque Mini, elle reste fidèle à sa légende pour 31.400 €.
Les anciens se vantent bien souvent de la formule « c’était mieux avant » et parlent d’un temps heureux que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Mais il arrive parfois que l’histoire se répète, avec des ingrédients similaires, juste remis au goût du jour ou plutôt aux normes de notre époque qui peuvent aussi avoir leur intérêt.
‘’Avant’’, il s’agit de la Mini conçue par l’ingénieur anglo-grec Alec Issigonis pour la British Motor Corporation (BMC). Elle a été pensée pour être une petite voiture économique et pratique et fut commercialisée en 1959 d’abord sous les marques Morris et Austin. Grâce à l’intervention du pilote John Cooper, la Mini a évolué vers une voiture sportive. Ainsi naquit la Cooper S avec sous son capot un 1.275 cm3 de 77 ch gavés par 2 carburateurs, commandé par une boîte à 4 rapports. Sur la route, avec ses 3,05 m et ses 620 kg, elle se montra d’une agilité incroyable et sa suspension hydrolastic lui offrait une tenue de route hors du commun. Au milieu des années 60, elle permit à Paddy Hopkirk, Timo Mäkinen et Rauno Aaltonen d’inscrire, entre autres, leurs noms au palmarès du Rallye de Monte-Carlo. La légende était née.
204 ch et boîte auto
‘’Aujourd’hui’’, tout a changé, l’esprit du monde de l’automobile comme la Mini bien sûr qui est devenue une marque à part entière en passant dans le giron de BMW en 1994. La Cooper S a refait alors son apparition avec plus de volume et son poids a doublé. Sa dernière mouture, apparue en début d’année, mesure 3,87 m de long, et dans sa version originelle trois portes, elle conserve un style qui continue à faire battre les cœurs. La seule lettre S peinte en rouge dans sa calandre et sur le hayon suffit à imposer le respect, même si l’échappement est caché sous sa jupe pour duper les écolos intégristes. Mais, si son bruit est feutré, sa musique reste magique et révèle sous son capot celle d’un 4 cylindres turbo de 2 litres délivrant 204 ch et 300 Nm de couple. De quoi atteindre 242 km/h et le 0 à 100 en 6’’6.
Sportive, le confort en plus
Dans l’habitacle, l’ambiance reste la même, mais tout est évidemment mieux dimensionné avec plus d’espace pour 4 passagers. Les sièges semi baquets confortables et le volant sport à deux branches assez épais donnent immédiatement l’envie de prendre la route. Pour le faire, sous le seul grand écran central traditionnel, parfaitement lisible, coloré et lumineux, donnant toutes les informations dont a besoin le conducteur, il suffit de tourner le bouton de mise en marche, de manipuler un basculeur sur la gauche pour enclencher la marche avant ou arrière, tandis qu’un basculeur sur la droite permet de choisir un des sept modes de conduite. La boîte automatique à double embrayage et 7 rapports est un vrai plaisir, mais hélas pas de palettes au volant pour en reprendre les commandes et jouer avec cette Cooper S qui ne demande que ça sur les petites routes en lacets. Certes le mode go-kart fait bien les choses, mais pas toujours comme le voudrait le pilote.
C’est mieux maintenant ?
Les temps ont changé, plus d’un demi siècle est passé, les routes sont encombrées, la vitesse est limitée partout. La Cooper S d’aujourd’hui est trois fois plus puissante et va beaucoup plus vite, mais il lui est interdit d’atteindre les 155 km/h de la vitesse de pointe de son aîné. Il faut bien se faire une raison en bouclant la ceinture de sécurité qu’elle n’avait pas avant. La suspension est toujours sèche mais pas autant et les jantes sont passées de 10 à 17 pouces, la consommation est réduite de moitié, le volume du coffre est presque doublé et la banquette est rabattable. La tenue de route demeure incroyable et l’efficacité du freinage a remplacé une certaine appréhension au moment de ralentir la voiture. Tout est devenu plus facile et le progrès n’a rien effacé au plaisir de conduire la Cooper S dernière génération. Elle s’est modernisée, civilisée tout en conservant son caractère espiègle… comment ne pas l’aimer, encore et toujours.
Par Philippe Lacroix