La Principauté de Monaco a fait de la réduction des émissions de gaz à effet de serre l’un de ses objectifs principaux depuis de nombreuses années. La Société Monégasque de l’Electricité et du Gaz (SMEG), totalement investie dans cet enjeu, propose, via la marque seaWergie, une solution essentielle pour y arriver.
seaWergie, c’est quoi ?
C’est l’utilisation de l’énergie thermique de la mer pour chauffer et climatiser des bâtiments. Depuis une dizaine d’années le réseau urbain de Fontvieille, exploité par la SMEG, fonctionne déjà sur ce principe. Afin d’accompagner au mieux la transition énergétique d’autres immeubles de la Principauté, le Gouvernement Princier a souhaité développer et déployer deux nouvelles boucles thalassothermiques dans les quartiers de la Condamine et du Larvotto. La concession de ces nouveaux réseaux a été confiée à un groupement d’entreprises monégasques : la SMEG, la SOGET et MES. « La SMEG, partenaire de la transition énergétique du Gouvernement Princier, présent en Principauté depuis plus de 132 ans, apporte notamment sa longue expérience d’opérateur du réseau. La SOGET déploie ses services énergétiques en tant qu’exploitant à l’intérieur de bâtiments qui, pour certains, se climatisent avec un système thalassothermique privé. MES, quant à elle, est spécialisée dans la réalisation de travaux, dont la pose de réseaux et l’installation d’équipements thermiques. C’est un véritable travail d’équipe, une addition de savoirs et d’expertises complémentaires au service de la réussite des boucles thalassothermiques » souligne Thomas Battaglione Administrateur Directeur Général de la SMEG et représentant du groupement seaWergie,
Dans les faits, comment cette énergie de la mer arrive jusqu’à chez nous ?
À 1,5 kilomètre des côtes et à 80 mètres de profondeur, l’eau de mer à température constante tout au long de l’année (14,5 °C) est captée puis acheminée jusqu’aux locaux techniques de seaWergie dans lesquels des échangeurs vont transférer les calories à une boucle en eau douce. Cette eau tempérée chemine ensuite à travers un réseau en circuit fermé de 4,5 km dans les quartiers du Larvotto et de la Condamine, explique Pierre Bardy, Directeur Réseaux Chaud et Froid Urbains à la SMEG. Ce réseau irrigue chaque immeuble raccordé afin de délivrer l’énergie thermique aux pompes à chaleur installées par la concession à la place des an-ciennes chaudières. Ces pompes à chaleur, enfin, fournissent aux réseaux internes des bâtiments le chauffage, l’eau chaude sanitaire, voire la climatisation jusqu’à l’intérieur des logements.
Une énergie décarbonée, un confort supérieur pour les usagers
Les propriétaires de bâtiments chauffés aujourd’hui avec un combustible fossile et situés dans le périmètre desservi par les boucles thalasso-thermiques ont tous été approchés par les équipes de seaWergie. La transition vers ce réseau permettra avant tout d’atteindre rapidement et pleinement l’objectif de réduction des émissions de CO2. En effet, dans son fonctionnement, seaWergie est totalement décarboné : les trois quarts de l’énergie délivrée provient de la mer, le dernier quart résulte de l’électricité nécessaire au fonctionnement des équipements. L’approvisionnement de cette dernière est garantie d’origine renouvelable, ce qui signifie que la SMEG dispose de la traçabilité de l’électricité verte achetée aux centrales de production, elles même parfaitement identifiées. « Ainsi le raccordement de cette trentaine de bâtiments sur les deux périmètres réduira de plus de 6 500 tonnes de CO2 par an les émissions de la Principauté. Cela représente plus de 7 % des émissions totales de la Principauté par rapport à 1990 ! Mais surtout 25% des émissions de GES du secteur immobilier. » détaille Pierre Bardy.
Dix-sept mois seulement après la signature de la concession trois sous-stations de production sont en fonctionnement, six sont en cours d’installation et une quinzaine d’autres le seront prochainement. Pierre Bardy tient à préciser que « Le déploiement de ces boucles a nécessité un énorme travail des Services du Gouvernement Princier, du groupement seaWergie, de l’ensemble des acteurs, notamment des syndics et ges-tionnaires de copropriétés pour atteindre les objectifs de la Principauté, tels que définis par le Souverain. Nous travaillons notamment en étroite collaboration avec les différents syndics de copropriétés pour, avec eux, accompagner les copropriétaires dans la transition énergétique de leur bâtiment. ». Bien que l’utilisation de la thalassothermie soit extrêmement bien maîtrisée en Principauté, il est indispensable, dans le contexte d’un changement au sein d’un immeuble existant, de rassurer les occupants que leur niveau de confort ne baissera pas. Au contraire, le pilotage des pompes à chaleur est apte à répondre encore plus précisément aux be-soins, et la climatisation devient disponible au pied de l’immeuble.» Il faut aussi souligner l’attention que porte le concessionnaire pour réduire les nuisances des travaux. Par exemple, le tracé des réseaux a été conçu pour que leur déploiement s’effectue pour plus de 70% en galeries techniques. Visionnaire sur de nombreux sujets de ce type, Monaco a ouvert le bal bien avant ses voisins en puisant l’énergie thermique de la mer dès les années 1960. En prenant le problème des émissions de CO2 à bras le corps, la Principauté a souvent anticipé et le montre une nouvelle fois en étant l’un des premiers pays à vouloir utiliser l’énergie thermique marine à une si grande échelle, et sur des bâtiments existants. C’est un défi passionnant que les équipes de seaWergie sont déterminés à réussir.
Kevin RACLE