DEHORS et DEDANS forment une dialectique. Elle a la netteté de celle du OUI et du NON qui décide du tout. Sans le vouloir, nous faisons une base d’images qui commande toutes les pensées du POSITIF et du NEGATIF. Par exemple, le philosophe avec le DEHORS et le DEDANS pense « l’être et le non-être » tel « l’OUVERT et le FERME ». « L’en-deçà et l’au-delà » répète le dedans et le dehors : tout se dessine, même l’infini ! L’Architecte n’y échappe pas ! Pour lui, c’est l’Espace intérieur/ l’Espace Extérieur !
La confrontation des métiers et des compétences, l’analyse des acteurs et des professionnels qui participent à la fabrication du territoire des villes et des espaces bâtis progresse dès les années 70-75. Les périodes d’in-tense activités ou inversement de crise sont des moments qui interpellent acteurs et chercheurs. La fonction culturelle des espaces urbains et architecturaux, leurs qualités symboliques, d’usage, dépendent des savoirs, des stratèges et du mode d’action de ceux qui les définissent, les conçoivent, les réalisent et les gèrent. La fabrication de la Ville et l’objet des projets de transports publics restructurent les pratiques et les paysages urbains, produisant les espaces publics. C’est l’incitation à un renouvellement des formes de conception des espaces bâtis au travers du développement durable. Nous voyons se développer de nombreuses activités d’expertises spécialisées telles les figures historiques : l’architecte, l’ingénieur, l’urbaniste, mais les demandes de participation des habitants posent la question des compétences présentes et des dispositifs susceptibles de les articuler.
Le renouvellement des pratiques de la planification urbaine déjà engagé, que l’on peut analyser comme la norme du contrat, du conflit à la régulation, du plan au projet, désigne un processus réel de recomposition qui s’exprime tout particulièrement dans le champ urbain. L’approche est née d’une double contestation de l’urbanisme planifié et centralisé des années soixante. La démarche se voulant plus proche du terrain, c’est bien la prise en compte d’une telle approche qui a conduit à un véritable renouveau ! (loi Solidarité).
Oui, c’est en tant qu’habitant d’un quartier que l’on peut être consulté ! Mais le plus souvent, ceux-ci sont exclus de la conception. Pour les chercheurs et praticiens d’urbanisme s’ouvre un champ d’étude, d’échange et d’ex-périmentation. Les architectes sont concernés par la qualité environnementale des produits de construction des bâtiments mais le Plan de Développement Durable n’est publié qu’en 2002. « La nature du référentiel guide d’abord la fabrication du programme », choix prioritaire des cibles et des performances à atteindre : sans Maître d’Ouvrage averti capable d’orienter la Maîtrise d’œuvre, architectes et ingénieurs, cela est sans succès. Le pouvoir dont les Maîtres de l’Ouvrage disposent « contraste généralement avec leur pouvoir de décision ». Le maître de l’Ouvrage compétent est celui qui réussit à transmettre les attentes des non-experts vers des experts ! La profession d’architecte possède la fonction traditionnelle de conception généraliste, de garant et leader du projet.
Dans le paradigme de la durabilité en construction, de nouveaux référentiels guident la programmation, la conception et la réalisation en commençant par les choix prioritaires des objectifs de durabilité et des cibles environnementales. Le processus de qualification laisse donc les urbanistes à la croisée des chemins. Raconter l’expérience en relation à une situation passée ou à venir, c’est donner un sens aux savoirs acquis et à l’action qui les mobilisent. Le récit est une façon de tirer un enseignement de l’action en le restituant dans un contexte et dans la dynamique des opérations. La possibilité de réemploi des savoirs dans une situation de coopération donne à l’expérience une valeur et en fait un objet de transaction. L’expérience impose une négociation. Sinon figée, l’expérience se transforme en un savoir formel.
Les savoirs d’expérience s’avèrent essentiels pour la coopération dans des mouvements critiques de la production architecturale. Pour agir sur l’espace, il faut s’appuyer sur une conception légitime du métier. Les architectes doivent garder le pouvoir intellectuel et économique sur les marchés des bâtiments, ceci au vu de l’image de la conception architecturale. Les ingénieurs par leur formation et les professionnels de l’urbanisme, eux, sont confrontés à une refonte de leur action. Ceci afin d’introduire la notion d’ambiance au-delà du confort dans la conception des bâtiments et de leur aménagement urbain afin de transmettre notre identité. A noter les plus récents, les concepteurs de « lumière » et les « acousticiens ».
Le Développement Durable ouvre une autre ère d’action finalisée par les valeurs : la nature, le temps, l’équité. Les solutions expertes sont redéfinies.
Exrtait : La fabrication de la Ville : BIAU et TAPI – La poétique de l’espace : Bachelard
Par Suzanne BELAIEFF