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Rechauffement climatique - Infos

Réchauffement climatique : quel risque pour Monaco?

Le risque climatique est amplifié par le réchauffement de la planète. Augmentation du niveau de la mer, risque de tsunami en Méditerranée… Comment parer à cette montée des eaux?

A l’échelle mondiale, le niveau de la mer a augmenté d’environ 15 cm au XXe siècle et la hausse s’accélère, selon le Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Au rythme actuel de nos émissions de gaz à effet de serre, les risques d’inondations côtières vont être « multipliés par dix bien avant 2100 si aucune mesure d’adaptation et d’atténuation n’est prise, comme convenu par les parties à l’accord de Paris ». Y compris en Méditerranée. Dans les 30 prochaines années, la probabilité d’une vague de tsunami dépas-sant un mètre en Méditerranée est proche de 100 % selon l’Unesco! Parmi les régions à risque pointées par l’organisation onusienne, il y a d’ailleurs deux villes françaises : Marseille et Cannes…

+ 20 à 110 cm en Méditerranée

Face à cette problématique, les autorités monégasques sont lucides. « Avec son caractère maritime et sa façade littorale, la Principauté de Monaco est directement exposée à une élévation, due au réchauffement climatique, du niveau de la mer Méditerranée. » Selon les enregistrements effectués à Monaco1, « l’élévation mesurée est de l’ordre de 3,5mm par décennie depuis 2000. (…) Selon les projections, le niveau moyen de la mer en Méditerranée se situerait à la fin du 21ème siècle dans la fourchette 20 à 110 cm plus haut qu’à la fin du 20ème siècle selon le niveau de émissions, avec écarts locaux jusqu’à +10 cm par rapport à la moyenne du bassin », indique ainsi la Direction de l’Environnement dans sa dernière Contribution Déterminée au Niveau National (2020). Dans le cadre de l’Accord de Paris, les CDN incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique.

Une cartographie des risques
En prévention, l’État a alors réalisé une étude « afin de définir les zones littorales les plus exposées au risque de submersion, ainsi qu’une cartographie d’identification des risques de submersion sur l’ensemble du littoral monégasque pour l’état actuel et à l’horizon 2100. La Principauté étant largement construite sur la mer, les risques de submersions sont élevés », poursuit la Direction de l’Environnement, évoquant les aménagements à réaliser dans le futur. A court terme, « des solutions de réhausse localisées (talus, murets paysagers fixes ou amovibles selon la localisation, poutres de couronnement lorsque possible…) et de régulation des activités en arrière des ouvrages des zones exposées ». Et à moyen terme « de nouveaux ouvrages agissant comme une ceinture anti-submersion pouvant servir à terme d’extension urbaine de la Principauté de Monaco si ces ouvrages sont construits en mer et non à même le littoral. »

Adaptation des îlots de chaleur urbains
Dans cette Contribution Déterminée Nationale, les autorités monégasques indiquent également les autres mesures d’adaptation prises face au réchauffement climatique. « Une étude lancée en 2020 a permis d’identifier les îlots de chaleurs (ICU) et de fraîcheurs urbains, afin de pouvoir évaluer la vulnérabilité du territoire et les zones à forts enjeux. L’objectif sera ensuite de prendre en compte le confort d’été dans les travaux de construction, de réhabilitation et lors de l’exploitation de bâtiments, mais aussi dans les travaux d’aménagement du territoire. Une fois finalisée, cette étude servira d’outil de gestion pour les essences d’arbres présentes en Principauté, avec pour but de favoriser les essences possédant un rôle dans la régulation thermique, mais aussi dans la captation des différents polluants atmosphériques en corrélation avec les données de qualité de l’air. »
Autre mesure phare: un plan de renaturation de la ville, au travers de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité à 2030. « Monaco étant la citée côtière la plus densément peuplée au monde, le changement climatique va exercer des pressions supplémentaires sur les populations et la biodiversité du territoire. Il est donc nécessaire de préparer la ville résiliente de demain en intégrant les services rendus par la nature », explique la Direction de l’Environnement. Dans le cadre de ce plan, un objectif de renaturation d’au moins 20% des surfaces de voirie a été fixé à l’horizon 2030, « soit un gain de plus de 13 ha d’espaces favorables à la biodiversité ». La plantation de 2 400 arbres supplémentaires sur le territoire est envisagée d’ici 2030, tandis que « le développement d’infrastructures vertes sur le bâti, telles que des toitures intensives et des murs végétalisés modulaires, sera favorisé pour « ensauvager » la ville. »

  1. La hauteur des eaux marines est mesurée à Monaco depuis 1999 par un marégraphe numérique côtier opéré par la Direction de l’Environnement en collaboration avec le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine française (SHOM).

Milena RADOMAN

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